Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Ethique professionnelle

L’un de mes patients, âgé aujourd’hui de 27 ans, rencontre des difficultés pour souscrire un prêt immobilier, après notamment un cancer diagnostiqué à l’âge de 20 ans et en rémission depuis cinq ans. Doit-il en informer l’assureur chargé de couvrir ce prêt ?

- 19 avril 2021 -

Compte tenu du nombre de cas de refus d’assurance pour les personnes atteintes d’un risque aggravé de santé, une convention(1) a vu le jour pour améliorer l’accès à l’emprunt de ces personnes. Cette convention concerne notamment les personnes atteintes ou anciens malades du cancer, amenés à remplir un questionnaire de santé pour l’obtention d’une assurance de prêt bancaire : ce questionnaire fera apparaître que cette personne présente un risque aggravé de santé. Toutefois, par le biais de cette convention, le législateur a créé un droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer qui peut les dispenser de déclarer leur antécédent de cancer à l’assureur, et donc de ne se voir appliquer ni surprime ni exclusion de garanties, sous certaines conditions.

Votre patient devrait pouvoir bénéficier de ces dispositions dans la mesure où son protocole thérapeutique est terminé depuis plus de cinq ans (pour un diagnostic avant 21 ans) et qu’aucune rechute n’a été constatée(2).

1. Aeras (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé)
2. Voir le site www.aeras-infos.fr et l’article L1141-5 du code de la santé publique ainsi que le communiqué de presse de la Commission de suivi et de propositions Aeras du 27 août 2020.

Gestion du personnel

Comment différencier le fichier patients entre le collaborateur et le titulaire ?

- 19 avril 2021 -
L'ordre des pédicures-podologues vous répond

L’ORDRE DES PÉDICURES-PODOLOGUES VOUS RÉPOND

 

L’article 18 de la loi du 2 août 2005 reconnaît le droit pour le collaborateur libéral de se constituer une patientèle personnelle. Il est important de pouvoir distinguer le patient du collaborateur de celui du titulaire.

Tel que le propose le modèle de contrat élaboré par l’Ordre, le patient du collaborateur s’entend comme :

• tout nouveau patient consultant directement et majoritairement le collaborateur pendant la durée du contrat ;
• tout patient habituel du cabinet consultant majoritairement le collaborateur pendant la durée du contrat.

Au regard de la jurisprudence de la Cour de cassation, la possibilité ou non de se constituer une patientèle personnelle est l’un des critères permettant de faire la distinction entre le contrat de travail et le contrat de collaboration, à l’exception des périodes d’absence du collaborateur, notamment en cas de congés, maladie ou maternité.

Par ailleurs, afin d’éviter un éventuel conflit, il est vivement recommandé que les parties procèdent conjointement selon une période déterminée (trimestre, semestre) au recensement de leur patientèle respective. Un document daté et signé des deux parties et rédigé en double exemplaire en attestera.

Responsabilité légale

La responsabilité indemnitaire d’un médecin est-elle toujours engagée s’il a été condamné par l’Ordre ?

- 19 avril 2021 -

Un cardiologue a été sanctionné par l’Ordre d’un blâme pour avoir établi un diagnostic sans avoir interrogé et informé lui-même une patiente qu’il avait prise en charge et qui est décédée plus tard à son domicile. Se prévalant de cette condamnation disciplinaire, ses ayants droit ont assigné ce praticien en responsabilité et indemnisation, en invoquant une perte de chance de survie de 90 % subie par la victime en conséquence de cette faute.

Après plusieurs mois de procédure, la Cour de cassation, dans un arrêt du 1er juillet 2020, a rejeté cette demande en estimant que cette faute déontologique commise par ce cardiologue était sans lien de causalité avec le décès de la victime. Et la Cour de cassation de relever que « la faute imputée au cardiologue n’a pas été à l’origine d’une perte de chance de survie de cette patiente » et d’en déduire « que la responsabilité de celui-ci n’était pas engagée ».

Réglementation de la profession

Un médecin, suspendu par l’Ordre pour insuffisance professionnelle, peut-il exercer la médecine au titre d’une autre spécialité ?

- 19 avril 2021 -

Comme l’a précisé un arrêt du Conseil d’État du 3 décembre 2020, un médecin suspendu dans sa spécialité pour insuffisance professionnelle ne peut exercer la médecine au titre d’une autre spécialité. En effet, il résulte des dispositions du code de l’éducation relatives au troisième cycle des études de médecine, de l’article 9 de l’arrêté du ministre de la Santé et de la Protection sociale du 30 juin 2004 portant règlement de qualification des médecins, aux termes duquel "le conseil départemental établit la liste des médecins spécialistes de son département. Qu’un médecin peut être titulaire de plusieurs qualifications, mais il ne peut être inscrit que sur la liste d’une seule spécialité". Alors que l’arrêté du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministre de la Santé et de la Protection sociale du 22 septembre 2004 fixant la liste et la réglementation des diplômes d’études spécialisées de médecine dispose que, l’exercice de la médecine étant organisé par spécialité, un médecin ne peut exercer la médecine que dans la spécialité dans laquelle il a été diplômé et inscrit, à ce titre, au tableau de l’Ordre des médecins.

Immobilier & patrimoine

Notre cabinet, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble en copropriété, a été la cible de graffitis. Qui doit prendre en charge le coût lié au nettoyage ?

- 13 mars 2021 -

Les graffitis peuvent être considérés comme des actes de vandalisme couverts par l’assurance multirisque de votre immeuble ou de votre cabinet, sauf clauses d’exclusion. Si ces réparations ne peuvent pas être prises en charge par vos assurances, le coût lié au nettoyage de ces graffitis relèvera des charges générales de votre immeuble. Il incombera ainsi à l’ensemble des copropriétaires de régler la facture à hauteur de leurs tantièmes. Si vous êtes locataire de vos murs, votre propriétaire ne pourra pas, en principe, récupérer sur vous cette dépense, car elle ne figure pas sur la liste des charges récupérables du décret n° 87-713 du 26 août 1987.

Statut juridique

Le fait, pour un masseur-kinésithérapeute, d’intervenir régulièrement, depuis plus de vingt ans, auprès d’une fédération sportive, peut-il le faire considérer comme salarié de cette fédération ?

- 13 mars 2021 -

Dans un arrêt du 27 octobre 2020, la cour d’appel de Paris a refusé de reconnaître la qualité de salarié à un kinésithérapeute qui intervenait auprès de la Fédération française de football depuis vingt ans. Pour cette cour d’appel, ce praticien est toujours resté libre d’accepter ou de refuser de faire partie d’une délégation et d’exercer son art en toute indépendance. Ainsi, il ne pouvait exister de lien de subordination entre les parties, qui n’étaient donc pas liées par un contrat de travail.

Immobilier & patrimoine

Propriétaire de mon local professionnel, au sein d’une copropriété, ai-je un droit de priorité en cas de vente d’une place de stationnement dans l’immeuble ?

- 13 mars 2021 -

Comme l’indique l’article 8-1 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965, si votre règlement de copropriété l’a prévu, un droit de préemption peut être accordé aux copropriétaires à l’occasion de la vente de lots à usage de stationnement. Si cette clause n’existe pas dans votre règlement, vous pouvez demander que cette clause y figure, à condition d’obtenir l’unanimité des voix de tous les copropriétaires.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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