Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Responsabilité légale

Notre maison médicale emploie plusieurs secrétaires pour prendre les appels, gérer certaines tâches administratives ou encore accueillir les patients. Devons-nous être assurés pour le cas où leur responsabilité serait engagée ?

- 17 mai 2021 -

Les missions des secrétaires sont nombreuses et variées et peuvent être différentes d’une structure à l’autre. Chaque mission présente des risques pouvant entraîner une responsabilité indemnitaire à la charge de l’employeur, qui doit ainsi être assuré pour couvrir et donc garantir cette responsabilité et ses éventuelles conséquences financières. En cas de plainte pénale, la secrétaire mise en cause peut être poursuivie personnellement. Elle devra donc se défendre personnellement, car votre contrat d’assurance risque de ne pas inclure la défense pénale de vos salariés.

Rémunération & fiscalité

Un médecin peut-il contester le paiement d’une redevance demandée par une clinique dans laquelle il exerce, en contrepartie des prestations qu’elle fournit au praticien ?

- 17 mai 2021 -

En contrepartie de prestations non couvertes par un prix de journée ou par un forfait de salle d’opération, il est admis qu’une clinique puisse demander à un médecin une redevance mensuelle correspondant à un pourcentage de ses honoraires. Ce mode de calcul est licite et admis par la jurisprudence, comme l’a récemment rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 5 février 2020. Toutefois, une clinique doit « établir que cette redevance est la contrepartie des services rendus à l’intéressé, et ne contrevient pas, dès lors, à l’interdiction du partage d’honoraires énoncée à l’article L4113-5 du Code de la santé publique ». La redevance doit être calculée au juste coût, à la valeur exacte des prestations de tout ordre servies au médecin, pourvu qu’elles ne soient pas déjà couvertes par un autre financement. Il peut ainsi y avoir un indu lorsque la redevance excède la valeur des services rendus, et cet indu doit pouvoir être restitué. Une clinique doit ainsi prouver la licéité des paiements reçus, de leur adéquation à la valeur des services rendus effectivement.

Responsabilité légale

Lorsqu’un infirmier, au sein d’un établissement hospitalier, est victime d’un patient agité, peut-il obtenir auprès de l’État la réparation de ses préjudices ?

- 19 avril 2021 -

Comme l’a rappelé la cour administrative d’appel de Nantes, dans un arrêt du 7 février 2020, les fonctionnaires victimes d’accidents de service peuvent bénéficier d’une allocation temporaire d’invalidité ayant pour objet de réparer les pertes de revenus et l’incidence professionnelle résultant de l’incapacité physique causée par l’accident de service. Ils peuvent également obtenir de la personne publique qui les emploie, même en l’absence de faute de celle-ci, une indemnité complémentaire réparant des préjudices patrimoniaux d’une autre nature ou des préjudices personnels.

Immobilier & patrimoine

Le fait de transformer un appartement en local professionnel peut-il avoir une incidence sur le montant des charges de copropriété ?

- 19 avril 2021 -

Comme l’a rappelé une réponse ministérielle(1), une copropriété est en droit d’augmenter les charges d’ascenseur et de tapis d’escalier d’un lot d’habitation transformé en cabinet médical si le changement d’usage de ce lot augmente l’utilisation des éléments concernés. En revanche, la fluctuation du volume d’activité d’un professionnel de santé, au sein d’un immeuble, ne saurait modifier la répartition de ses charges si son lot a été affecté, dès l’origine, à l’exercice de son activité professionnelle.

1. Rép. min. n° 28775 JOAN du 25/09/1995, p. 4075

Rémunération & fiscalité

L’un de mes patients, qui n’avait pas de moyens de paiement pour régler ma consultation, m’a adressé un chèque, que je n’ai jamais reçu. Il me demande de lui adresser une lettre de désintéressement avec les références de ce chèque perdu, m’engageant à ne pas l’encaisser si je devais le recevoir. De quoi s’agit-il ?

- 19 avril 2021 -

Cette procédure est normale. On ne peut faire opposition au paiement d’un chèque qu’en cas de perte, de vol, ou d’utilisation frauduleuse, de redressement ou de liquidation judiciaire du bénéficiaire du chèque. En faisant opposition au paiement de ce chèque, semble-t-il perdu, et sous réserve que vous vous engagiez à ne pas l’encaisser si vous deviez le recevoir ultérieurement, la banque de votre patient devra alors refuser de payer ce chèque pour lequel l’opposition a été formée. Si malgré l’opposition, elle paie le chèque, elle commet une faute qui engage sa responsabilité.

Ethique professionnelle

L’un de mes patients, âgé aujourd’hui de 27 ans, rencontre des difficultés pour souscrire un prêt immobilier, après notamment un cancer diagnostiqué à l’âge de 20 ans et en rémission depuis cinq ans. Doit-il en informer l’assureur chargé de couvrir ce prêt ?

- 19 avril 2021 -

Compte tenu du nombre de cas de refus d’assurance pour les personnes atteintes d’un risque aggravé de santé, une convention(1) a vu le jour pour améliorer l’accès à l’emprunt de ces personnes. Cette convention concerne notamment les personnes atteintes ou anciens malades du cancer, amenés à remplir un questionnaire de santé pour l’obtention d’une assurance de prêt bancaire : ce questionnaire fera apparaître que cette personne présente un risque aggravé de santé. Toutefois, par le biais de cette convention, le législateur a créé un droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer qui peut les dispenser de déclarer leur antécédent de cancer à l’assureur, et donc de ne se voir appliquer ni surprime ni exclusion de garanties, sous certaines conditions.

Votre patient devrait pouvoir bénéficier de ces dispositions dans la mesure où son protocole thérapeutique est terminé depuis plus de cinq ans (pour un diagnostic avant 21 ans) et qu’aucune rechute n’a été constatée(2).

1. Aeras (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé)
2. Voir le site www.aeras-infos.fr et l’article L1141-5 du code de la santé publique ainsi que le communiqué de presse de la Commission de suivi et de propositions Aeras du 27 août 2020.

Gestion du personnel

Comment différencier le fichier patients entre le collaborateur et le titulaire ?

- 19 avril 2021 -
L'ordre des pédicures-podologues vous répond

L’ORDRE DES PÉDICURES-PODOLOGUES VOUS RÉPOND

 

L’article 18 de la loi du 2 août 2005 reconnaît le droit pour le collaborateur libéral de se constituer une patientèle personnelle. Il est important de pouvoir distinguer le patient du collaborateur de celui du titulaire.

Tel que le propose le modèle de contrat élaboré par l’Ordre, le patient du collaborateur s’entend comme :

• tout nouveau patient consultant directement et majoritairement le collaborateur pendant la durée du contrat ;
• tout patient habituel du cabinet consultant majoritairement le collaborateur pendant la durée du contrat.

Au regard de la jurisprudence de la Cour de cassation, la possibilité ou non de se constituer une patientèle personnelle est l’un des critères permettant de faire la distinction entre le contrat de travail et le contrat de collaboration, à l’exception des périodes d’absence du collaborateur, notamment en cas de congés, maladie ou maternité.

Par ailleurs, afin d’éviter un éventuel conflit, il est vivement recommandé que les parties procèdent conjointement selon une période déterminée (trimestre, semestre) au recensement de leur patientèle respective. Un document daté et signé des deux parties et rédigé en double exemplaire en attestera.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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