Un médecin peut-il contester le paiement d’une redevance demandée par une clinique dans laquelle il exerce, en contrepartie des prestations qu’elle fournit au praticien ?
En contrepartie de prestations non couvertes par un prix de journée ou par un forfait de salle d’opération, il est admis qu’une clinique puisse demander à un médecin une redevance mensuelle correspondant à un pourcentage de ses honoraires. Ce mode de calcul est licite et admis par la jurisprudence, comme l’a récemment rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 5 février 2020. Toutefois, une clinique doit « établir que cette redevance est la contrepartie des services rendus à l’intéressé, et ne contrevient pas, dès lors, à l’interdiction du partage d’honoraires énoncée à l’article L4113-5 du Code de la santé publique ». La redevance doit être calculée au juste coût, à la valeur exacte des prestations de tout ordre servies au médecin, pourvu qu’elles ne soient pas déjà couvertes par un autre financement. Il peut ainsi y avoir un indu lorsque la redevance excède la valeur des services rendus, et cet indu doit pouvoir être restitué. Une clinique doit ainsi prouver la licéité des paiements reçus, de leur adéquation à la valeur des services rendus effectivement.