Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Ethique professionnelle

En cas de conflit au sein de la maison de santé, une infirmière est-elle obligée de faire appel à son Ordre pour régler le litige ?

- 15 décembre 2019 -

La conciliation d’un litige ne passe pas nécessairement par un Ordre sauf si le Conseil de l’Ordre (de quelque profession qu’il s’agisse) est saisi directement d’une plainte contre un de ses membres, ce qui engage la procédure de conciliation prévue à l’article L. 4123-2 du code de la santé publique.

La recherche de conciliation est, en tout cas, un devoir déontologique pour l’infirmier : « Un infirmier en conflit avec un confrère doit rechercher la conciliation, au besoin par l’intermédiaire du conseil départemental de l’Ordre » (art. R. 4312-25 du code de la santé publique) et « L’infirmier doit, dans l’intérêt des patients, entretenir de bons rapports avec les membres des autres professions de santé. Il respecte l’indépendance professionnelle de ceux-ci » (art. R. 4312-28).

Devoir d'information

L’annonce tardive d’un décès peut-elle donner lieu au paiement d’un préjudice moral ?

- 15 décembre 2019 -

Dans une affaire jugée par le Conseil d’État le 12 mars 2019, le décès d’un patient survenu à l’hôpital dans la nuit, n’a été annoncé à sa famille que le lendemain, en début d’après-midi, lorsque son fils, qui s’était rendu sur place pour lui rendre visite, en a été informé par une infirmière. Elle lui a également indiqué que le corps de son père se trouvait à la morgue.

Pour le Conseil d’État, l’épouse du défunt ainsi que ses deux enfants ont nécessairement éprouvé, du fait du manque d’empathie de l’établissement et du caractère tardif de cette annonce, une souffrance morale distincte de leur préjudice d’affection.

Responsabilité légale

Le non-respect du choix d’un patient et un défaut d’information peuvent-ils donner lieu à indemnisation, même en l’absence de conséquences dommageables ?

- 15 décembre 2019 -

À la suite d’un accident domestique, une personne âgée subit une intervention chirurgicale sous anesthésie locale conduisant à l’amputation de son index, à la pose de broches et à la réparation des tendons. La patiente critique les conditions de sa prise en charge, l’option thérapeutique choisie par le chirurgien (l’amputation) et le choix de l’établissement auquel elle avait opposé son refus.

Après plusieurs mois de procédure, le Conseil d’État, dans un arrêt du 20 décembre 2018, a partiellement donné raison à cette patiente. La juridiction administrative a considéré qu’elle n’aurait pu être prise en charge dans des conditions plus efficaces dans un autre établissement et que l’intervention s’est déroulée conformément aux règles de l’art et sans incident particulier, alors même qu’aucune option thérapeutique autre que l’amputation complète de l’index ne pouvait être raisonnablement envisagée. La seule indemnisation retenue par le Conseil d’État portait sur le préjudice moral subi en raison du non-respect du refus de la patiente d’être transférée dans cet établissement et du défaut d’information sur l’intervention envisagée, malgré l’absence de conséquences dommageables liées à ces deux motifs. Le Conseil d’État a ainsi relativisé les effets des erreurs commises, en limitant le préjudice moral de cette patiente à la somme de 2 000 euros.

Rémunération & fiscalité

Est-il aujourd’hui plus simple de changer de régime matrimonial ?

- 15 décembre 2019 -

Depuis une loi du 23 mars 2019*, les couples n’ont plus à attendre deux ans pour changer de régime matrimonial. Jusqu’à cette date, il fallait que le régime matrimonial se soit appliqué pendant au moins deux années pour pouvoir en changer ou pour l’aménager. Pour des jeunes époux qui se sont mariés sans contrat de mariage et qui souhaitent se protéger parce que l’un des conjoints ouvre un cabinet médical, l’option pour la séparation de biens pourra être choisie plus rapidement. Si le couple a des enfants mineurs, les époux n’auront plus à prendre un avocat et à faire homologuer le changement de régime par le juge aux affaires familiales. Un simple acte notarié sera suffisant, le notaire étant le mieux placé pour conseiller le meilleur régime matrimonial au regard des intérêts du couple.

* Loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation et de réforme pour la justice, article 8, JO du 24 mars. ADOBE

Réglementation de la profession

Nous comptons nous installer dans un immeuble où exerce déjà un cabinet d’avocats. La copropriété peutelle s’opposer à notre installation ?

- 15 décembre 2019 -

Sur un plan général, et dans la mesure où votre règlement de copropriété autorise, dans l’immeuble, l’exercice de professions libérales, votre future activité ne devra pas présenter de nuisances plus graves que celles inhérentes aux professions déjà autorisées par votre règlement.

Dans un arrêt du 4 juillet 2002, la cour d’appel de Paris a jugé qu’un médecin ostéopathe ou ophtalmologue pouvait exercer son activité dès lors que n’était pas rapportée la preuve de nuisances supérieures à celles susceptibles d’être générées par l’activité d’un cabinet d’avocats autorisée dans l’immeuble.

Immobilier & patrimoine

Une copropriété peut-elle imposer à un professionnel de santé un emplacement précis pour l’apposition de sa plaque professionnelle ?

- 15 décembre 2019 -

Comme l’a rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 16 janvier 1991, est justifiée par la destination d’un immeuble à usage bourgeois où certaines professions libérales sont tolérées l’obligation d’apposer les plaques à l’entrée des appartements. Tout autre lieu, et notamment la façade de l’immeuble, étant interdit.

Immobilier & patrimoine

J’ai déposé mon véhicule professionnel chez un garagiste pour une révision. Il m’a fait signer un ordre de réparation indiquant la nature précise de son intervention et des travaux à réaliser. Au moment de régler la facture, je m’aperçois qu’il m’a facturé des travaux qui n’avaient pas été prévus et que je n’avais pas acceptés. Ai-je un recours ?

- 15 décembre 2019 -

En tant que professionnel, un garagiste est tenu d’effectuer les réparations convenues et doit limiter son intervention à ce que vous lui avez effectivement demandé et qui doit apparaître dans l’ordre de réparation que vous avez signé. Vous êtes donc en droit de refuser de payer des travaux non autorisés et il appartiendra à votre garagiste de prouver que vous aviez accepté ces réparations supplémentaires avant les travaux. Votre garagiste ne peut pas se contenter d’invoquer une question de sécurité pour se dispenser de votre autorisation préalable.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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