Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Ethique professionnelle

Critiquer un professionnel de santé sur les réseaux sociaux est-il toujours fautif et condamnable ?

- 17 novembre 2020 -

Dans un arrêt du 22 mars 2019, la cour d’appel de Paris a considéré que la tenue de propos négatifs sur un réseau social envers un médecin pouvait relever de la libre critique, sans être obligatoirement dénigrants. Dans l’affaire jugée par la cour de Paris, des internautes utilisant des pseudonymes avaient publié, à propos d’un médecin, des commentaires, dont ceux-ci : « Homme désagréable, hautain, antipathique, pas à l’écoute ni disponible pour le patient, il donne l’impression qu’il a qu’une envie c’est qu’on lui donne son argent et qu’on s’en aille, ça doit être un bon chirurgien mais aucune envie d’être opéré par un homme comme lui ». Ou encore : « Il est réputé très hautain et expéditif… Il efface les questions qui ne lui conviennent pas sur son site web. C’est pas digne de confiance ».

Après avoir saisi le juge des référés pour ordonner à la société Google de supprimer ces avis de sa fiche professionnelle, sa demande a été rejetée, aux motifs que les commentaires publiés n’étaient ni diffamatoires, ni injurieux, ni dénigrants, relevant plutôt de la libre critique et de l’expression subjective d’une opinion ou d’un ressenti de patients déçus.

Pour obtenir le retrait de commentaires négatifs, un professionnel de santé doit prouver que ces commentaires dépassent les limites de la libre critique et deviennent fautifs, notamment lorsque ces propos contiennent une intention de nuire ou distillent des informations malveillantes sur le travail de ce professionnel.

Rémunération & fiscalité

Une infirmière libérale peut-elle être condamnée à un remboursement d’indu pour avoir transmis avec retard à la CPAM des feuilles de soins facturées par voie électronique ?

- 17 novembre 2020 -

Comme le rappelle l’article L161-33 du code de la Sécurité sociale, si une infirmière est responsable d’un défaut de transmission à la CPAM du bénéficiaire de documents nécessaires à la constatation des soins ou si elle les a transmis hors du délai prévu, la caisse peut exiger du professionnel la restitution de tout ou partie des prestations servies à l’assuré. Ces délais sont notamment fixés par les articles R.161-47 et R.161-48 du code de la Sécurité sociale.

Dans un arrêt du 13 février 2020, la Cour de cassation a ainsi condamné une infirmière libérale à un remboursement d’indu au motif que les documents auxquels était subordonnée l’ouverture du droit aux prestations n’avaient pas été adressés par ce professionnel de santé dans les délais requis par les textes.

Réglementation de la profession

Le confrère qui m’a vendu son cabinet ne respecte pas son engagement de non-concurrence. Comment faire respecter mes droits ?

- 17 novembre 2020 -

Vous pouvez vous appuyer sur l’article 1217 du Code civil et obliger votre confrère à respecter l’engagement qu’il a pris par contrat, obtenir une réduction du prix que vous avez acquitté pour l’achat de son cabinet, provoquer la résolution du contrat ou encore demander réparation des conséquences de cette inexécution.

Vous pourrez aussi réclamer des dommages et intérêts. Votre conseil départemental de l’Ordre pourra également être saisi en vue d’une demande de conciliation, préalable indispensable avant tout dépôt de plainte.

Pour toutes ces démarches, vous aurez sans doute besoin d’être assisté par un avocat, qui pourra vous être fourni par votre assureur si vous bénéficiez d’une assurance de protection juridique.

Responsabilité légale

Un patient peut-il se prévaloir d’un défaut d’information après avoir signé la fiche d’information expliquant l’ensemble des risques d’une intervention ?

- 14 septembre 2020 -

Comme l’a rappelé un arrêt de la cour administrative d’appel de Marseille du 3 octobre 2019, ne peut se prévaloir d’un défaut d’information la patiente qui a non seulement signé la fiche d’information « expliquant l’ensemble des risques inhérents à l’intervention qu’elle s’apprêtait à subir, et notamment le risque de perdre la vision de l’oeil opéré », mais aussi reconnaît qu’elle a été informée au cours d’un entretien individuel des risques de cette opération et qu’elle les avait compris.

Ethique professionnelle

En cas de médiatisation excessive de son activité, un médecin peut-il être suspendu par l’Ordre ?

- 14 septembre 2020 -

Dans un arrêt du 26 septembre 2018, le Conseil d’État a donné raison au Conseil national de l’Ordre des médecins pour avoir condamné un médecin à deux ans d’interdiction d’exercice, dont un an assorti de sursis, estimant que cette sanction n’était pas hors de proportion avec la faute commise, « en dépit de l’inexpérience revendiquée par ce médecin à l’égard du tourbillon médiatique dans lequel il aurait été entraîné ».

Ce médecin spécialisé en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique avait fait l’objet de plaintes à l’Ordre en raison de sa participation à des émissions de télévision pour lesquelles il avait accepté d’être filmé pendant ses consultations et ses interventions chirurgicales, dont il avait lui-même commenté le succès sur les réseaux sociaux et notamment sur son profil Facebook professionnel. Il était présenté dans certains médias comme le « chirurgien esthétique des stars ». Des informations revêtant un caractère publicitaire aux yeux de l’Ordre et du Conseil d’État, ce médecin ayant « vanté sa pratique médicale et mis en scène sa vie privée et professionnelle ».

Pour l’Ordre, ce comportement était notamment contraire aux dispositions de l’article R.4127-19 du code de la santé publique qui précise que « la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce. Sont interdits tous procédés directs ou indirects de publicité…. », alors que l’article R.4127-20 du même code rappelle que « le médecin doit veiller à l’usage qui est fait de son nom, de sa qualité ou de ses déclarations. Il ne doit pas tolérer que les organismes, publics ou privés, où il exerce ou auxquels il prête son concours utilisent à des fins publicitaires son nom ou son activité professionnelle ».

Rémunération & fiscalité

J’ai dû déménager pour m’installer dans un autre département avec un confrère. Finalement, j’ai renoncé à cette association, nos pourparlers ayant échoué. Mes frais de déménagement seront-ils déductibles ?

- 14 septembre 2020 -

Sur un plan général, les frais de déménagement ne sont déductibles que s’ils sont nécessités par l’exercice de la profession. Le Conseil d’État, dans un arrêt du 4 février 1987, a ainsi considéré que ne pouvait prétendre à aucune déduction, à ce titre, le médecin qui ne s’est pas installé dans le département où il a emménagé, les pourparlers avec un confrère en vue d’une association n’ayant pas abouti.

Réglementation de la profession

Une maison de retraite me propose un contrat d’exercice privilégié pour intervenir auprès de ses pensionnaires. Ce contrat est-il licite ?

- 14 septembre 2020 -

Comme l’a jugé la Cour de cassation dans un arrêt du 16 janvier 2007, la convention par laquelle une maison de retraite concède à titre onéreux à des professionnels médicaux l’exercice privilégié, dans ses locaux, des actes médicaux sur ses clients n’est pas illicite, dès lors que le libre choix de ceux-ci est préservé.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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