Non, a répondu la Cour de cassation, dans un arrêt du 17 décembre 2019, jugeant qu’une erreur de diagnostic ne permettait pas de caractériser l’élément intentionnel et volontaire de l’infraction, en ce sens que le médecin ne pouvait apprécier la nature du péril en raison de son erreur de fait et d’une simple négligence.
Dans cette affaire, un homme avait subi de multiples fractures et traumatismes, notamment crâniens, entraînant de graves séquelles neurologiques, après s’être défenestré du troisième étage d’un immeuble à Florence, en Italie. Après avoir été hospitalisé dans cette ville durant trois semaines, cet homme a été transféré à l’hôpital Percy, de Clamart, où un abcès cérébral a été tardivement diagnostiqué. Une intervention chirurgicale a été pratiquée, après l’apparition d’un abcès dû à une otite purulente. L’état du patient s’est alors dégradé, avec apparition d’un état végétatif.
Les médecins français ont alors été mis en cause par la mère de ce patient pour une prétendue non-assistance à personne en péril alors que ce délit supposait une abstention volontaire et délibérée. Or, les médecins de l’hôpital de Percy ont bien pris en charge ce patient, la mauvaise appréciation de la nature du péril excluant la volonté de ne pas secourir la victime.