Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert

Lors du confinement, j’ai été verbalisé au motif que mon attestation de sortie (pour des achats de première nécessité) était partiellement remplie. Puis-je contester cette contravention ?

- 18 juin 2020 -

Selon une ordonnance gouvernementale du 25 mars 2020, vous disposez d’un délai de 90 jours pour contester cette contravention. Vous ne devez pas payer l’amende mais adresser à l’officier du ministère public une requête en exonération, par lettre recommandée avec avis de réception. Cette démarche peut aussi être effectuée sur le site antai.gouv.fr, rubrique « Désignation et contestation ». Il faudra justifier la validité du motif de votre déplacement, en joignant, par exemple, la copie du ticket de caisse prouvant vos achats de première nécessité.

Responsabilité légale

Une décision médicale d’arrêt de traitements vitaux peut-elle être déclarée illégale ?

- 18 juin 2020 -

Comme l’a jugé le tribunal administratif de Pau dans une décision du 10 janvier 2020, est déclarée illégale une décision d’arrêt des traitements si le dossier médical ne permet pas de savoir si une procédure collégiale a été mise en oeuvre et de connaître les motivations d’une telle décision.

Cette exigence de procédure collégiale est d’autant plus importante en période de pandémie et pour des décisions d’arrêt des soins pouvant être motivées par un manque de moyens.

Comme le rappelle notamment l’article R4127-37-2 du code de la santé publique, « la décision de limitation ou d’arrêt de traitement est prise par le médecin en charge du patient à l’issue de la procédure collégiale. Cette procédure collégiale prend la forme d’une concertation avec les membres présents de l’équipe de soins, si elle existe, et de l’avis motivé d’au moins un médecin, appelé en qualité de consultant. Il ne doit exister aucun lien de nature hiérarchique entre le médecin en charge du patient et le consultant. L’avis motivé d’un deuxième consultant est recueilli par ces médecins si l’un d’eux l’estime utile ».

Réglementation de la profession

À la suite de ma cessation d’activité, j’ai présenté aux associés de ma SCM plusieurs successeurs, qu’ils refusent systématiquement. Ai-je un recours ?

- 18 juin 2020 -

Dans un arrêt du 23 avril 1998, la cour d’appel de Paris a considéré que le refus de manière arbitraire de tout successeur présenté par un associé d’une société civile de moyens avait pour conséquence la captation frauduleuse de la clientèle de l’associé cédant, dans la mesure où celui-ci se trouvait ainsi privé du prix qu’il pouvait retirer de la présentation de sa clientèle à un successeur.

Immobilier & patrimoine

Pour des raisons de sécurité, la copropriété de notre immeuble a pris la décision d’installer un portail piéton qui reste ouvert de 6 h à 22 h. En tant que professionnels de santé installés dans cet immeuble, pouvons-nous nous opposer à cette mesure ?

- 18 juin 2020 -

Les conditions de fermeture totale de l’immeuble semblent compatibles avec l’exercice de vos activités. Comme l’a rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 20 décembre 2005, lorsqu’un portail piéton reste ouvert de 6 h à 22 h, cela permet d’accéder librement au cabinet médical installé dans une copropriété dont les heures d’ouverture sont moindres. Les périodes de fermeture totale de l’immeuble apparaissent ainsi compatibles avec l’activité d’un professionnel de santé.

Réglementation de la profession

Puis-je évoquer un harcèlement moral à l’encontre de mon associé ?

- 18 juin 2020 -

Comme l’a rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 13 décembre 2016, le délit de harcèlement moral ne peut être retenu entre deux professionnels que s’il existe entre eux une relation de travail. Si deux professionnels occupent les mêmes locaux, sans avoir entre eux une relation de travail, l’un d’eux ne peut pas se plaindre d’être victime d’un harcèlement moral de la part de l’autre professionnel.

En présence de difficultés relationnelles avec votre associé, vous devez constituer un dossier avec les preuves de ses agissements malveillants, et vous rapprocher de votre assureur si vous avez souscrit une garantie protection juridique, de votre conseil de l’Ordre ou encore d’un avocat.

Réglementation de la profession

En cas de retrait d’une association, assorti du paiement d’une indemnité, en raison d’une violation de la clause de non-concurrence insérée dans leur contrat, le praticien partant peut-il demander à un juge de minorer cette indemnité ?

- 18 juin 2020 -

Dans une affaire jugée par la Cour de cassation, le 8 juin 2004, un contrat d’association signé par des masseurs-kinésithérapeutes fixait forfaitairement l’indemnité due dans l’éventualité du retrait de l’un des praticiens suivi d’une réinstallation en violation de la clause de non-concurrence insérée dans leur contrat. Le praticien sortant a finalement été condamné à verser une somme inférieure à l’indemnité spécifiée dans le contrat, les juges estimant que cette indemnité constituait une clause pénale et qu’elle était manifestement excessive au regard du préjudice réellement subi par ses confrères.

Statut juridique

En l’absence de contrat écrit, pourtant obligatoire, une clinique doit-elle respecter un préavis si elle entend mettre fin à l’activité d’un professionnel de santé libéral au sein de son établissement ?

- 15 mai 2020 -

Ce contrat verbal est assimilé à un contrat à durée indéterminée qui peut être dénoncé, à tout moment, par chacune des parties, à condition de respecter un certain préavis, qui, faute d’avoir été fixé par écrit, doit être conforme aux usages. Ce préavis permet de préparer son transfert d’activité ou le recrutement d’un nouveau praticien au sein de la clinique.

Les usages de la profession peuvent être le modèle de contrat adopté par l’Ordre, les recommandations du CLAHP* ou encore les usages propres à la clinique s’ils sont supposés connus des parties, comme l’a notamment jugé un arrêt de la cour d’appel de Bordeaux du 28 février 2019.

* Comité de liaison et d’action de l’hospitalisation privée.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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