Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Réglementation de la profession

Un juge est-il lié par un rapport d'expertise évaluant le préjudice subi par la victime d'un accident médical ?

- 14 janvier 2025 -

Comme l'a rappelé le Conseil d'État dans un arrêt du 2 janvier 2024, si un juge n'est pas lié par le rapport d'expertise évaluant le préjudice subi par la victime d'un accident médical, il doit néanmoins motiver sa décision lorsqu'il s'en éloigne substantiellement.

Réglementation de la profession

L'Ordre peut-il interdire à un médecin présentant un trouble psychotique d'exercer ?

- 14 janvier 2025 -

Dans une décision du 11 juillet 2024, le Conseil d'État a donné raison à l'Ordre pour avoir interdit d'exercice un médecin généraliste porteur de troubles psychotiques, en application de l'article R4124-3 du code de la santé publique. Dans l'affaire jugée par le Conseil d'État, ce généraliste avait été signalé auprès de l'Ordre, notamment par des patients, au sujet de son état de santé et de son comportement. Ce praticien rencontrait des difficultés d'élaboration d'un diagnostic adéquat, des carences dans la prise en charge de ses patients et une incapacité à questionner sa pratique. Autant d'éléments relatifs aux conséquences de son trouble psychotique. Alors que le rapport d'expertise ne concluait qu'à une possible dangerosité de ce médecin en raison de son état psychique, l'Ordre a décidé de le suspendre pour une durée d'un an, en subordonnant la reprise de son activité professionnelle aux résultats d'une nouvelle expertise qui lui serait favorable. Une décision confirmée par le Conseil d'État.

Ethique professionnelle

Un médecin généraliste peut-il être suspendu par l'Ordre pour insuffisance professionnelle s'il ne possède plus les connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice de sa spécialité ?

- 14 janvier 2025 -

Dans un arrêt rendu le 23 juin 2021, le Conseil d'État a donné raison au Conseil national de l'ordre des médecins pour avoir prononcé à l'encontre d'un médecin spécialiste qualifié en médecine générale une mesure de suspension partielle de son activité pour une durée d'un an assortie de l'obligation de suivre une formation adaptée. Ce praticien avait, depuis plusieurs années, limité sa pratique de la médecine générale au domaine de la nutrition. Pour l'Ordre, ce médecin ne possédait plus les connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice de la médecine générale dans l'ensemble des dimensions de cette spécialité. Autant d'éléments qui pouvaient justifier que cette absence de pratique soit constitutive d'une insuffisance professionnelle rendant dangereux l'exercice de la médecine générale par ce médecin, en dehors du domaine de la nutrition.

Responsabilité légale

Un patient déficient léger de 18 ans peut-il prendre seul les décisions sur sa santé ? Pour un patient sous tutelle, doit-on demander l'autorisation de la tutelle pour le consulter et lui délivrer une ordonnance ?

- 5 décembre 2024 -

Si ce patient "déficient léger" ne bénéficie pas d'une mesure de protection, il est censé pouvoir comprendre l'information qui lui est délivrée par un médecin et suivre les conseils ou les prescriptions qui lui sont donnés. Si le médecin a un doute, il peut opposer un refus de soins, à justifier, et déclencher une mesure de protection (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle...).

S'il s'agit d'un patient sous tutelle, la volonté de l'incapable majeur prévaut sur celle de son représentant lorsqu'il est apte à l'exprimer. Son consentement doit être obtenu, au besoin avec l'assistance de la personne chargée de sa protection, en l'occurrence son tuteur. Si le patient sous tutelle n'est pas apte à exprimer sa volonté et à comprendre une ordonnance, il appartient au tuteur d'autoriser la consultation et de recevoir l'ordonnance, en tenant compte, toutefois, de l'avis exprimé par le patient protégé.

Responsabilité légale

Des grands-parents peuvent-ils consentir aux soins sur un enfant mineur ?

- 5 décembre 2024 -

Il arrive souvent qu'un enfant soit confié à ses grands-parents, notamment en période de vacances. Période pendant laquelle il peut tomber malade, avoir un accident ou avoir besoin d'une intervention urgente d'un médecin qui ne sera pas toujours son médecin traitant. Ce sont donc ses grands-parents qui vont consentir aux soins sur l'enfant, à plus forte raison si les parents ne sont pas joignables. Même si l'autorité parentale continue d'être exercée par les père et mère, pendant cette période de garde, "la personne à qui l'enfant a été confié accomplit tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation", rappelle l'article 373-4 du Code civil. Si les décisions concernant la santé de l'enfant ne sont pas visées par cet article, pour des décisions graves (intervention chirurgicale en urgence...), il peut être conseillé de joindre les parents ou d'avoir une autorisation préalable écrite de leur part, valant consentement en cas d'urgence.

Secret professionnel

Que deviennent les dossiers numériques d'un médecin parti à la retraite et qui n'aurait pas vendu sa patientèle au moment de son départ ? Ses dossiers restent-ils accessibles par le logiciel métier ? Y a-t-il violation du secret professionnel si un autre membre du cabinet accède au dossier ?

- 5 décembre 2024 -

Selon l'article R4127-73 du code de la santé publique, "le médecin doit protéger contre toute indiscrétion les documents médicaux concernant les personnes qu'il a soignées ou examinées, quels que soient le contenu et le support de ces documents". En cas de cessation d'activité, notamment liée à un départ à la retraite, un médecin se doit d'informer ses patients afin de leur permettre de choisir le médecin qui prendra la relève. Si le praticien a un successeur ou un associé qui poursuit l'activité, il doit laisser les dossiers à leur disposition en sachant que le dossier devra être transféré au médecin choisi par le patient si ce dernier décide d'être suivi par un autre médecin. Si le médecin partant à la retraite n'a pas de successeur, il doit tenir à la disposition de ses patients leur dossier et le transmettre au confrère qu'ils auront désigné pour la poursuite des soins.

Par ailleurs, l'article R4127-96 du code de la santé publique rappelle que "les dossiers médicaux sont conservés sous la responsabilité du médecin qui les a établis".

Ainsi, l'accès aux dossiers médicaux d'un confrère suppose son accord et celui du patient concerné même si ces informations peuvent lui sembler utiles, voire indispensables, indépendamment des nouvelles informations qu'il devra recueillir auprès de ce patient.

Rémunération & fiscalité

En cas d'arrêt de travail, doit-on respecter certaines conditions pour percevoir des indemnités journalières ?

- 5 décembre 2024 -

Selon l'article L323-6 du code de la sécurité sociale, pour percevoir des indemnités journalières auxquelles il a droit, un salarié doit respecter les prescriptions du médecin qui a délivré cet arrêt de travail, se soumettre aux contrôles organisés par le service du contrôle médical et respecter les heures de sortie autorisées. Il doit s'abstenir de toute activité non autorisée et informer sans délai la caisse de toute reprise d'activité intervenant avant l'écoulement du délai de l'arrêt de travail. Des sanctions financières ainsi que la restitution des indemnités versées peuvent être prononcées en cas d'inobservation volontaire de ces obligations.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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