Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Responsabilité légale

Des grands-parents peuvent-ils consentir aux soins sur un enfant mineur ?

- 5 décembre 2024 -

Il arrive souvent qu'un enfant soit confié à ses grands-parents, notamment en période de vacances. Période pendant laquelle il peut tomber malade, avoir un accident ou avoir besoin d'une intervention urgente d'un médecin qui ne sera pas toujours son médecin traitant. Ce sont donc ses grands-parents qui vont consentir aux soins sur l'enfant, à plus forte raison si les parents ne sont pas joignables. Même si l'autorité parentale continue d'être exercée par les père et mère, pendant cette période de garde, "la personne à qui l'enfant a été confié accomplit tous les actes usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation", rappelle l'article 373-4 du Code civil. Si les décisions concernant la santé de l'enfant ne sont pas visées par cet article, pour des décisions graves (intervention chirurgicale en urgence...), il peut être conseillé de joindre les parents ou d'avoir une autorisation préalable écrite de leur part, valant consentement en cas d'urgence.

Secret professionnel

Que deviennent les dossiers numériques d'un médecin parti à la retraite et qui n'aurait pas vendu sa patientèle au moment de son départ ? Ses dossiers restent-ils accessibles par le logiciel métier ? Y a-t-il violation du secret professionnel si un autre membre du cabinet accède au dossier ?

- 5 décembre 2024 -

Selon l'article R4127-73 du code de la santé publique, "le médecin doit protéger contre toute indiscrétion les documents médicaux concernant les personnes qu'il a soignées ou examinées, quels que soient le contenu et le support de ces documents". En cas de cessation d'activité, notamment liée à un départ à la retraite, un médecin se doit d'informer ses patients afin de leur permettre de choisir le médecin qui prendra la relève. Si le praticien a un successeur ou un associé qui poursuit l'activité, il doit laisser les dossiers à leur disposition en sachant que le dossier devra être transféré au médecin choisi par le patient si ce dernier décide d'être suivi par un autre médecin. Si le médecin partant à la retraite n'a pas de successeur, il doit tenir à la disposition de ses patients leur dossier et le transmettre au confrère qu'ils auront désigné pour la poursuite des soins.

Par ailleurs, l'article R4127-96 du code de la santé publique rappelle que "les dossiers médicaux sont conservés sous la responsabilité du médecin qui les a établis".

Ainsi, l'accès aux dossiers médicaux d'un confrère suppose son accord et celui du patient concerné même si ces informations peuvent lui sembler utiles, voire indispensables, indépendamment des nouvelles informations qu'il devra recueillir auprès de ce patient.

Responsabilité légale

La responsabilité du producteur d'une prothèse, présentant une usure prématurée, peut-elle être engagée ?

- 31 octobre 2024 -

Selon un arrêt du Conseil d'État du 10 juillet 2024, le producteur d'une prothèse, présentant une usure prématurée, a commis une négligence constitutive d'une faute dans le choix d'un conditionnement inapproprié de ce produit dès lors que celui-ci a causé la dégradation de ce produit. L'hôpital, en charge du patient concerné et victime, est donc fondé à se retourner contre le producteur du produit défectueux.

Réglementation de la profession

Lorsqu'un médecin change de département, l'Ordre peut-il refuser son inscription dans ce nouveau département ?

- 31 octobre 2024 -

Un arrêt du 23 août 2024 a rejeté le recours d'un médecin dont la demande de transfert avait été refusée par le Conseil national de l'ordre des médecins. Ce praticien, chirurgien plastique spécialisé en rhinoplastie ultrasonique, avait demandé son transfert du Val-de-Marne vers Paris. Ce transfert a été refusé, en dernier recours par le Conseil d'État, en raison d'un non-respect de la condition de moralité, ce médecin ayant omis de signaler qu'il avait fait l'objet d'une sanction disciplinaire et que plusieurs procédures étaient en cours à son encontre.

Ethique professionnelle

Une personne en arrêt de travail doit-elle s'abstenir de pratiquer toute activité physique et sportive ?

- 31 octobre 2024 -

Selon un arrêt de la Cour de cassation du 16 mars 2024, en application de l'article L.323-6 du code de la Sécurité sociale, pour percevoir ses indemnités journalières, la personne en arrêt de travail doit s'abstenir de pratiquer toute activité physique et sportive dès lors que celle-ci n'a pas été expressément et préalablement autorisée par le médecin prescripteur de l'arrêt.

Responsabilité légale

En cas de faute commise par une société d'ambulances privée, à la suite d'un transport demandé par un Smur, la responsabilité du centre hospitalier peut-elle être engagée ?

- 31 octobre 2024 -

Selon un arrêt de la Cour de cassation du 4 septembre 2024, une société d'ambulances privée engage sa responsabilité au titre des fautes commises durant des opérations de transport, et ce même si le transport a été demandé par un Smur et relève ainsi d'une mission de service public. La chute de la patiente durant son transport était ainsi de nature à engager la responsabilité de la société d'ambulances et non celle du centre hospitalier.

Exercice médical

Un médecin doit-il respecter les règles de bonnes pratiques médicales, applicables au moment d'un acte ou d'un geste technique ?

- 31 octobre 2024 -

Un médecin a une obligation de moyens envers ses patients : il s'engage à délivrer des soins consciencieux et attentifs, conformes aux données actuelles ou acquises de la science. Dans un arrêt du 11 janvier 2024, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a ainsi condamné un gynécologue obstétricien à indemniser une personne née avec une paralysie obstétricale du plexus brachial à la suite d'un accouchement difficile. Le médecin mis en cause n'avait pas respecté les règles de bonnes pratiques médicales applicables au moment de l'accouchement, et pour le condamner, la cour d'Aix-en-Provence a pris en compte le "comportement approprié qu'aurait dû avoir, à la date des soins, un médecin normalement avisé, diligent et compétent, placé dans la même situation".

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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