La clientèle d’un médecin a-t-elle encore une valeur patrimoniale ?
Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de trouver un successeur qui accepte de racheter un droit de présentation à clientèle. La valeur d’une patientèle obéit aux règles de la loi de l’offre et de la demande : en présence d’une pénurie de médecins dans de nombreuses zones géographiques, un jeune médecin optera plus facilement pour une création de cabinet, à plus forte raison si les médecins ayant pris leur retraite n’ont pas trouvé de successeur, laissant une clientèle potentielle sans médecin.
L’usage consistant à valoriser les éléments incorporels d’une patientèle de médecin à 50 % des honoraires des trois derniers exercices précédant la cession doit donc être apprécié à sa juste mesure, comme l’a récemment rappelé la cour d’appel de Toulouse, dans un arrêt du 22 août 2018 : un taux (50 %) qui « doit toutefois être pondéré pour tenir compte de la spécificité de la patientèle cédée ».