Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Rémunération & fiscalité

Est-il aujourd’hui plus simple de changer de régime matrimonial ?

- 15 décembre 2019 -

Depuis une loi du 23 mars 2019*, les couples n’ont plus à attendre deux ans pour changer de régime matrimonial. Jusqu’à cette date, il fallait que le régime matrimonial se soit appliqué pendant au moins deux années pour pouvoir en changer ou pour l’aménager. Pour des jeunes époux qui se sont mariés sans contrat de mariage et qui souhaitent se protéger parce que l’un des conjoints ouvre un cabinet médical, l’option pour la séparation de biens pourra être choisie plus rapidement. Si le couple a des enfants mineurs, les époux n’auront plus à prendre un avocat et à faire homologuer le changement de régime par le juge aux affaires familiales. Un simple acte notarié sera suffisant, le notaire étant le mieux placé pour conseiller le meilleur régime matrimonial au regard des intérêts du couple.

* Loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation et de réforme pour la justice, article 8, JO du 24 mars. ADOBE

Réglementation de la profession

Nous comptons nous installer dans un immeuble où exerce déjà un cabinet d’avocats. La copropriété peutelle s’opposer à notre installation ?

- 15 décembre 2019 -

Sur un plan général, et dans la mesure où votre règlement de copropriété autorise, dans l’immeuble, l’exercice de professions libérales, votre future activité ne devra pas présenter de nuisances plus graves que celles inhérentes aux professions déjà autorisées par votre règlement.

Dans un arrêt du 4 juillet 2002, la cour d’appel de Paris a jugé qu’un médecin ostéopathe ou ophtalmologue pouvait exercer son activité dès lors que n’était pas rapportée la preuve de nuisances supérieures à celles susceptibles d’être générées par l’activité d’un cabinet d’avocats autorisée dans l’immeuble.

Immobilier & patrimoine

Une copropriété peut-elle imposer à un professionnel de santé un emplacement précis pour l’apposition de sa plaque professionnelle ?

- 15 décembre 2019 -

Comme l’a rappelé un arrêt de la Cour de cassation du 16 janvier 1991, est justifiée par la destination d’un immeuble à usage bourgeois où certaines professions libérales sont tolérées l’obligation d’apposer les plaques à l’entrée des appartements. Tout autre lieu, et notamment la façade de l’immeuble, étant interdit.

Immobilier & patrimoine

J’ai déposé mon véhicule professionnel chez un garagiste pour une révision. Il m’a fait signer un ordre de réparation indiquant la nature précise de son intervention et des travaux à réaliser. Au moment de régler la facture, je m’aperçois qu’il m’a facturé des travaux qui n’avaient pas été prévus et que je n’avais pas acceptés. Ai-je un recours ?

- 15 décembre 2019 -

En tant que professionnel, un garagiste est tenu d’effectuer les réparations convenues et doit limiter son intervention à ce que vous lui avez effectivement demandé et qui doit apparaître dans l’ordre de réparation que vous avez signé. Vous êtes donc en droit de refuser de payer des travaux non autorisés et il appartiendra à votre garagiste de prouver que vous aviez accepté ces réparations supplémentaires avant les travaux. Votre garagiste ne peut pas se contenter d’invoquer une question de sécurité pour se dispenser de votre autorisation préalable.

Rémunération & fiscalité

En cas de vente d’un bien immobilier à la suite du décès de son propriétaire, ses héritiers pourront-ils déduire, de l’actif successoral, la commission de l’agent immobilier ?

- 15 décembre 2019 -

Comme vient de le rappeler une réponse ministérielle récente*, la commission d’agence réglée par ces héritiers ne peut pas être déduite de l’actif successoral pour le calcul des droits de succession. Seules les dettes à la charge personnelle du défunt au jour de l’ouverture de la succession (soit à la date du décès) peuvent en principe être admises en déduction de l’actif héréditaire. Ce qui ne sera pas possible pour la commission d’un agent immobilier ayant pris naissance postérieurement au décès.

* RM n°15847, JO 16 avril 2019, p. 3586

Je suis infirmère et souhaite intégrer une structure coordonnée. Quelles sont les questions essentielles à se poser avant de se lancer ?

- 15 novembre 2019 -

Il faut tout d’abord distinguer selon les modes d’exercice coordonné : maison de santé, centre de santé, communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS)… Certains sont plus contraignants que d’autres.

S’il s’agit d’une maison de santé, cela implique de transférer son lieu d’exercice au sein de la maison de santé. Il faut donc, en premier lieu, s’intéresser aux conditions d’occupation des locaux (bail, sous-location, etc.). Il faut également vérifier la possibilité de s’installer dans cette zone géographique (CPAM). Enfin, il importe de vérifier si la maison de santé a un projet de santé, son contenu, ses contraintes... N’oubliez pas aussi de signaler à l’Ordre tout changement de lieu d’exercice professionnel également, et éventuellement soumettre le projet de santé pour avis.

Dans un centre de santé, l’infirmier devient salarié. C’est donc un changement de mode d’exercice qu’il faut déclarer à l’Ordre. Il faut vérifier les conditions d’emploi car les centres de santé disposent d’une convention collective. Les centres de santé peuvent avoir un projet de santé auquel il convient de s’intéresser avant de s’engager.

Enfin, s’il s’agit d’une CPTS, l’important est le projet de santé : quel est son contenu ? quels sont les engagements qu’il induit ? Si le projet de santé n’est pas encore rédigé, l’infirmier a tout intérêt à s’impliquer fortement dans son élaboration afin que l’approche infirmière des soins – mais aussi le rôle de coordination, de prévention et d’éducation pour la santé que les infirmières peuvent assurer – y soit valorisé, puis financé par l’agence régionale de santé si celui-ci est retenu.

Responsabilité légale

Comment différencier un transfert de tâches d’une délégation de tâches ou encore d’un transfert de compétences ?

- 15 novembre 2019 -

Ces notions sont souvent utilisées en matière de coopération entre professionnels de santé. La délégation d’une tâche va consister, pour un médecin, à confier à un autre professionnel de santé, un acte de soin qui pourra se décomposer en tâches, définies et limitées. La responsabilité du médecin qui délègue reste engagée dans la décision de déléguer (a-t-il choisi la bonne personne ?...) même si la responsabilité du délégué est engagée dans la réalisation de l’acte. Le transfert d’une tâche ou d’une compétence oblige à déplacer l’acte de soin : les activités sont confiées et donc transférées dans leur totalité, et le professionnel de santé qui bénéficie de ce transfert devient pleinement responsable, car il bénéficie d’une autonomie dans la décision et la réalisation de l’acte de soin. En tout état de cause, le professionnel de santé qui se voit déléguer ou transférer un acte de soin ou une tâche devra posséder les compétences requises.

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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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