Le choix de ne pas réaliser une césarienne pour l’accouchement d’une patiente peut-il constituer une faute de nature à engager la responsabilité d’un CHU ?
Oui, a répondu le Conseil d’État, dans un arrêt du 18 mars 2019.
Dans cette affaire, une jeune femme a été admise dans le service de gynécologie obstétrique du CHU d’Amiens pour y accoucher à terme de son premier enfant. Les médecins ont extrait l’enfant par voie basse, en pratiquant une manoeuvre obstétricale rendue nécessaire par le relèvement du bras du foetus et par l’étroitesse du bassin de la parturiente. Né en état de mort apparente, l’enfant a été placé en réanimation pédiatrique puis transféré dans le service de soins intensifs du CHU où son état général a pu être stabilisé. Une paralysie du plexus brachial droit a été diagnostiquée et a nécessité une intervention chirurgicale pour réaliser une greffe de la racine rachidienne C5. L’enfant est demeuré atteint de séquelles physiques que ses parents imputent aux conditions de sa naissance. Ils ont ainsi mis en cause la responsabilité de ce CHU pour avoir pratiqué une manoeuvre obstétricale sur leur enfant à l’origine de son dommage, qui n’aurait pas été nécessaire si les médecins avaient eu recours à une césarienne.
Dans son arrêt, le Conseil d’État a estimé que le choix de ne pas réaliser de césarienne pour l’accouchement de cette femme constituait une faute de nature à engager la responsabilité du CHU d’Amiens, condamné à réparer entièrement le préjudice de l’enfant et de ses parents.