En matière de responsabilité médicale, comment peut-on définir la notion de perte de chance ?
Invoquer une perte de chance revient à considérer qu’un malade a été privé par un médecin ou un établissement de santé d’une possibilité de ne pas subir le préjudice qu’il subit aujourd’hui, du fait de ne pas avoir bénéficié d’un traitement ou d’une technique plus simple et moins dangereux.
Comme l’a rappelé la Cour de cassation dans plusieurs arrêts, l’incertitude tient au fait qu’il ne peut être certain que, si la faute n’avait pas été commise, la guérison, ou au moins une amélioration de l’état du patient, aurait pu être obtenue. La certitude tient au fait que si la faute n’avait pas été commise, le malade avait des chances de guérison ou d’amélioration et que la faute l’a privé de cette chance.
À titre d’exemple, la Cour de cassation, dans un arrêt du 24 octobre 2019, a jugé que le retard fautif de pratiquer une césarienne, qui aurait pu limiter les atteintes subies par l’enfant, a entraîné une perte de chance, qui doit être indemnisée.