Un pharmacien condamné à une interdiction d'exercice par le Conseil d'État peut-il demander que cette sanction soit gelée, jusqu'à ce que le Conseil de l'ordre réexamine son dossier ?
Lorsqu'un pharmacien ou un médecin est condamné, notamment à une interdiction d'exercice, par le Conseil d'État, il peut demander à cette juridiction qu'il soit sursis à l'exécution de cette décision rendue en dernier ressort. Ce recours peut être accepté si, selon l'article R821-5 du code de justice administrative, "les moyens invoqués paraissent, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier, outre l'annulation de la décision juridictionnelle rendue en dernier ressort, l'infirmation de la solution retenue par les juges du fond".
Dans un arrêt du 3 mai 2024, le Conseil d'État a confirmé une décision de la chambre disciplinaire du Conseil national de l'ordre des pharmaciens ayant prononcé une sanction d'interdiction temporaire d'un an à l'encontre d'une pharmacienne titulaire d'officine, notamment en raison de l'absence de relevé régulier des températures du réfrigérateur de sa pharmacie et du manque de personnel qualifié pour encadrer ses apprentis. Et le Conseil d'État de refuser la demande de sursis à exécution de cette décision invoquée par cette pharmacienne, considérant que les conditions posées par l'article R821-5 n'étaient pas remplies.