Droit et gestion

Droit

Taxes foncières, relations avec les Ordres professionnels, responsabilité pénale, questions relatives à l’immobilier ou la gestion des locaux, statuts d’une société, refus de soins, fiscalité et retraite… Un éclairage juridique sur les questions relatives à votre pratique individuelle ou collective.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

Vous avez une question relative à votre exercice, la gestion des locaux, vos droits et devoirs... ? Notre expert vous répond.

L'expert vous répond

Expert
Ethique professionnelle

Un médecin peut-il s'autoprescrire un arrêt de travail ?

- 17 mai 2024 -

Un médecin inscrit à l'Ordre peut être son propre médecin traitant et se prescrire des arrêts de travail. La délivrance d'un arrêt de travail pourrait toutefois entraîner un risque de suspicion de complaisance, qu'il est préférable d'éviter. Mieux vaut alors, dans ces circonstances particulières, et pour éviter toute difficulté, solliciter l'avis d'un confrère, qui sera amené à délivrer cet arrêt.

Réglementation de la profession

En matière de suivi de grossesse, une femme enceinte peut-elle déclarer une sage-femme référente ?

- 17 mai 2024 -

Pris en charge à 100 % au titre de l'assurance maternité, l'accompagnement par une sage-femme référente suppose de la déclarer avant la fin du cinquième mois de grossesse sur le site ameli.fr, en signant un formulaire en deux exemplaires (un pour la sage-femme, l'autre pour la patiente), que la patiente adressera par courrier à sa CPAM. Cette sage-femme référente accompagnera la patiente tout au long de son parcours, de la grossesse à la maternité, en réalisant la majorité des rendez-vous de suivi médical, pendant la grossesse mais aussi après l'accouchement (suivi post-natal, premier suivi médical du nourrisson, rééducation périnéale...). Elle est aussi chargée d'assurer un rôle de prévention en donnant des conseils sur l'alimentation et l'hygiène de vie, la vaccination ou encore sur les comportements à risque (tabac, alcool, médicaments), et après l'accouchement, sur le bon déroulement de l'allaitement maternel ou la détection des premiers signes de dépression post-partum. Elle peut aussi informer la patiente sur ses droits et ses démarches administratives et faire le lien avec la maternité et le médecin traitant.

Réglementation de la profession

Que faire si je perds ma carte de professionnel de santé ?

- 17 mai 2024 -

Selon l'article R161-57 du code de la sécurité sociale, en cas de perte, de vol, de dysfonctionnement ou encore de risque d'usage détourné ou frauduleux de votre carte, vous devez en informer immédiatement l'organisme émetteur (l'Agence du numérique en santé [ANS]), qui mettra en oeuvre un système d'opposition. Vous pouvez contacter l'ANS par téléphone (0 825 85 2000) si vous disposez du code de déblocage de votre carte. Ou vous connecter sur le site esante.gouv.fr, espace CPS, assistance. Vous pouvez également déclarer la perte de votre carte CPS en complétant le formulaire 501 et en l'envoyant, signé et daté, accompagné d'un justificatif d'identité, à l'adresse mail monserviceclient.cartes@esante.gouv.fr. Nous vous conseillons de déposer plainte et il faudra prévenir votre conseil de l'Ordre ainsi que votre CPAM.

Secret professionnel

Peut-on refuser, à ses ayants droit, l'accès au dossier médical d'un patient décédé ?

- 17 mai 2024 -

Selon l'article L1110-4 du code de la santé publique, les ayants droit d'un patient décédé mais aussi son concubin ou son partenaire lié par un PACS peuvent demander la transmission de son dossier médical, sous réserve que le patient ne s'y soit pas opposé de son vivant. Ces dispositions ont pour seul objectif de permettre à ces personnes de connaître les causes de la mort, de défendre la mémoire du défunt ou de faire valoir leurs droits. Comme l'a jugé récemment le Conseil d'État, dans un arrêt du 13 février 2024, l'absence ou le retard de communication des pièces d'un dossier médical d'un patient décédé à ses ayants droit sont constitutifs d'un préjudice moral donnant lieu à réparation.

Réglementation de la profession

La conciliation ordinale avec mon patient n'a pas abouti. Le conseil départemental se doit donc de transmettre cette plainte à ma chambre disciplinaire. Puis-je demander au patient d'entreprendre, avec son accord, une médiation ou une conciliation conventionnelle durant la période qui s'étend de la date de la saisine à la date d'audience ?

- 17 mai 2024 -

Il n'est pas aisé de répondre avec précision sans connaître l'origine du différend avec ce patient : s'agit-il d'un litige portant sur la qualité des soins, sur le montant de vos honoraires... ? La plainte ordinale ne peut aboutir qu'à une sanction disciplinaire (blâme, avertissement, etc.) ou au rejet de la plainte de votre patient. Vous avez tout intérêt à être assisté par un avocat spécialisé au cours de cette procédure disciplinaire, y compris au stade de la conciliation. Cet avocat peut vous être proposé par votre assureur (dans le cadre de vos garanties RCP ou protection juridique). Si votre conciliation a échoué, la plainte est alors transmise au conseil régional de l'Ordre dont vous relevez. Seul votre patient peut décider de retirer sa plainte à ce stade de la procédure. Demander une conciliation conventionnelle ou une médiation repose sur la bonne volonté des parties à trouver un accord. Alors que le conciliateur est bénévole, le médiateur est rémunéré. La procédure ordinale est indépendante et poursuit son cours, sauf à ce que votre patient accepte de retirer sa plainte ou demande à l'Ordre de ne pas poursuivre son instruction, dans l'attente des résultats d'une hypothétique solution provenant d'une médiation ou d'une conciliation conventionnelle. Mieux vaudrait alors vous rapprocher de votre assureur et d'un avocat pour tenter de renouer le dialogue avec votre patient afin de trouver une solution plus rapide à votre différend, qui pourrait alors l'inciter à retirer sa plainte devant l'Ordre.

Réglementation de la profession

Un médecin généraliste peut-il contester une suspension d'exercice professionnel pour insuffisance professionnelle, prononcée par l'Ordre, en demandant que celle-ci ne s'applique pas à son activité de médecine de garde ?

- 26 mars 2024 -

Après avoir été suspendu par l'Ordre pour une durée d'un an, avec une obligation de formation, un médecin généraliste a souhaité contester cette décision devant le Conseil d'État. Dans un arrêt du 2 août 2022, le Conseil d'État a rejeté cette demande après avoir notamment rappelé que le rapport d'expertise à l'origine de cette suspension faisait état, chez ce praticien, de nombreuses lacunes dans ses connaissances médicales, que s'agissant de sa pratique en cabinet, il se bornait à prescrire des arrêts de travail ou encore des renouvellements d'ordonnances et de ce qu'il dirigeait les autres situations médicales vers des confrères généralistes ou spécialistes, ou invitait ses patients à "faire le 15". Et le Conseil d'État, pour englober l'ensemble des activités de ce médecin, de préciser que "les situations cliniques que l'intéressé est susceptible de rencontrer dans son exercice libéral de médecine générale ne sauraient être distinguées, par principe, de celles qu'il peut connaître lorsqu'il assure une permanence en maison médicale".

Gestion du personnel

Un établissement hospitalier peut-il décider de ne pas renouveler un CDD conclu avec un médecin, pour un motif lié à des considérations tenant à sa personne ?

- 26 mars 2024 -

Comme l'a jugé le Conseil d'État, dans un arrêt du 11 novembre 2020, l'administration peut légalement décider, au terme d'un contrat de travail à durée déterminée conclu avec un agent public, de ne pas renouveler celui-ci pour un motif lié à des considérations tenant à la personne de l'agent. Le Conseil d'État pose toutefois une condition : que l'intéressé puisse faire valoir ses observations. Selon la juridiction administrative commet ainsi une faute et une erreur de droit une cour administrative d'appel qui écarte comme inopérant le moyen tiré de ce qu'un médecin qui a commis une faute déontologique n'a pas été en mesure de faire valoir ses observations avant que lui soit opposé un refus de renouvellement de contrat.

Notre Expert
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Nicolas Loubry
Juriste

Juriste spécialisé en droit de la santé, ancien responsable du département de protection juridique au sein du Groupe MACSF, auteur de plusieurs ouvrages, guides et articles sur la gestion du cabinet médical, sur les questions déontologiques, juridiques et fiscales que se posent les professions médicales.

Fidèle collaborateur du Concours Médical depuis de nombreuses années, Nicolas Loubry a une connaissance et une expertise des problématiques rencontrées par les professionnels de santé en matière d'installation, de modes d'exercice, de gestion, de responsabilité ou d'assurances.

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