Alors que la période d'expérimentation touchait à sa fin, l'article 51 "Onco'link" qui permet le suivi à distance des patients sous anticancéreux oraux, par des équipes hospitalières puis des professionnels de ville (pharmaciens d’officine en particulier), va être généralisé. L'annonce a été faite en grande pompe par voie de communiqué ce 6 novembre au matin, à la suite du rendu des avis du Comité technique de l’innovation en santé (CTIS) et le Conseil stratégique de l’innovation en santé (CSIS), les deux instances décisionnaires du dispositif, en octobre dernier.
Lancée en 2020, cette expérimentation, portée par le réseau Unicancer en partenariat avec l’AP-HP, les Hospices civils de Lyon et plusieurs Unions régionales de professionnels de santé (URPS)-Pharmaciens, visait à améliorer la coordination entre oncologues hospitaliers et pharmaciens de ville pour le suivi des patients traités par thérapies orales anticancéreuses (TOA). Principal objectif : renforcer l’adhésion thérapeutique, sécuriser les traitements et offrir aux patients un accompagnement de proximité, complémentaire à celui de l’hôpital.
Les résultats de dispositif sont probants. Ainsi, sur les 3.052 patients inclus dans le dispositif, il a été observé une meilleure observance et une meilleure persistance (+7,5 points à trois mois, +5 points entre six et neuf mois), un recours plus faible aux urgences (13% contre 17%), des durées d'hospitalisations plus courtes pour les évènements indésirables, mais aussi une réduction des dépenses de santé (5.032 euros contre 5.517 euros), une différence principalement liée au coût des thérapies orales moins élevé chez les patients inclus. "L'expérimentation a permis une évolution des organisations hospitalières. Le rôle des infirmières de coordination (IDEC) et des pharmaciens hospitaliers ont été valorisé", dévoile l'avis du CTIS et du CSIS. "Onco'link a également démontré sa valeur ajoutée en matière de coordination et de sécurisation des parcours. Il contribue à structurer les soins, à prévenir les événements indésirables et à améliorer la qualité de vie des patients."