Un arrêté paru au Journal Officiel ce mercredi annonce l'entrée en période transitoire de l'expérimentation "télésurveillance médicale des patients transplantés en pneumologie" désormais classée comme "innovation". Si l'arrêté a été publié ce 2 avril, la décision a cependant été actée le 30 janvier dernier et le dispositif a entamé sa phase de "pré-généralisation" le 31 janvier 2025, et ce, pour une durée de neuf mois. L'innovation sera donc généralisée au plus tard, le 7 octobre prochain. 

Portée par l'entreprise Semeia, spécialisée dans la télésurveillance des maladies rénales chroniques et la transplantation, le dispositif a été lancé en 2021 pour une durée de 3 ans et 9 mois, et vise à prévenir la perte de fonction du greffon et l’apparition de comorbidités par une surveillance optimisée et personnalisée à domicile de chaque patient transplanté. Initialement focalisée sur les transplantations rénales, un arrêté paru en juin 2021 a étendu l'expérimentation à toutes les transplantations d'organes (foie, pancréas, cœur et poumon). Le dispositif avait pour objectif d'inclure 1.343 patients, un total largement atteint puisque l'expérimentation avait enregistré 1.475 inclusions en novembre 2024.  

Dans son avis rendu en janvier dernier, le comité technique et le conseil stratégique de l'innovation en santé ont indiqué que pour les 322 patients inclus avec une greffe pulmonaire, le dispositif avait "réduit le risque d'hospitalisation pour les infections opportunistes", à améliorer le "recours aux traitements immunosuppresseurs", à augmenter le "nombre de consultations chez le médecin généraliste" et a contrario, à diminuer le nombre de "consultations chez les pneumologues libéraux".  

Son modèle organisationnel s'inspire de celui déjà déployé dans le cadre des expérimentations de télémédecine pour l'amélioration du parcours de santé (Etapes). 

Concernant les modalités de financement, le dispositif expérimente un forfait semestriel par patient, subdivisé en trois parties. D'abord, un premier forfait d'un montant de 60 euros pour le médecin effectuant la télésurveillance, un second de 60 euros également, pour le professionnel assurant l'accompagnement thérapeutique (infirmière de coordination ou une IPA), et enfin un dernier de 220 euros destiné au fournisseur de la solution technique.  

Sur la partie greffe pulmonaire de l'innovation, il a été constaté une hausse du coût total par patient (31.449 euros avant inclusion contre 40.730 euros une fois inclus). Cependant le comité technique et le conseil stratégique ont précisé qu'il ne s'agissait pas d'une "différence significative", les surcoûts observés dans certains postes de soins étant "compensés par des économies ailleurs".  

 

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