À la MSP des Dômes, à Clermont-Ferrand (Auvergne-Rhône-Alpes), le robot G-EO trône dans une salle spacieuse. Fort de ses 800 kg de métal, cette machine robotique de réentraînement à la marche est destinée aux patients atteints de troubles neuromusculaires. Et, ce 27 mai, c’est Guillemette Moreau-Pernet, masseur-kinésithérapeute libérale à l’origine de l’acquisition du robot, qui propose de me faire tester le dispositif.

Première étape : passer un harnais qui permettra mon maintien en position verticale dans le robot. Je peux ensuite m’approcher de la machine qui propose une rampe d’accès dédiée aux fauteuils roulants afin de faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite. Pour ma part, je m’aventure jusqu’à l’avant de l’appareil où Guillemette Moreau-Pernet m’aide à placer les pieds dans des étriers, dont les attaches sont resserrées autour de mes chaussures. Elle accroche ensuite mon harnais à une sorte de potence située au-dessus de moi, destinée à me maintenir en position verticale. Elle peut alors régler la hauteur du dispositif selon les exercices qu’elle souhaite me proposer. Devant moi, deux barres légèrement inclinées me permettent de me tenir.

 

Mode passif ou actif

Placée sur un tabouret devant moi, la masseur-kinésithérapeute pianote sur l’écran qui permet de piloter le robot : marche avant, montée ou descente d’escalier, marche arrière… En plus des différents modes, elle peut également ajuster la cadence, la longueur des pas, ou encore l’angle de la cheville. Une fois les paramètres souhaités enregistrés dans l’ordinateur, le robot se met en marche. Pour démarrer : une cadence rapide en mode "marche avant". Portées par le robot, mes jambes se mettent à effectuer des mouvements de marche. Cette sensation de marcher dans l’air, c’est un peu perturbant ! Pour l’heure, je suis en mode "passif" : je n’ai rien à faire pour actionner le robot qui fait l’essentiel du boulot et mes jambes se contentent de suivre le mouvement.

Place maintenant à un autre mode : la descente d’escalier. Guillemette Moreau-Pernet fait remonter légèrement la potence qui retient mon harnais. Je me sens suspendue en l’air. Puis elle actionne le robot qui "mime" une descente d’escalier. Mes jambes sont entraînées l’une après l’autre, c’est comme si je descendais des marches imaginaires ! Le mouvement est moins naturel que celui de la marche, je me sens un peu plus en déséquilibre, mais le harnais me retient et mes pieds sont bien attachés au robot. Cette sensation de "marcher en l’air" est encore plus importante qu’avec le mode "marche avant". Et, après la descente, la montée d’escalier, puis la marche arrière. À chaque fois, les muscles de mes jambes travaillent comme lors d’une marche "normale", mais ils sont accompagnés par le robot qui décompose le mouvement de la marche.

Pour terminer la séance, qui dure une bonne vingtaine de minutes, la masseur-kinésithérapeute met le robot en mode "actif". Cette fois, à moi de travailler ! Je dois déclencher l’aide robotisée avec mes propres mouvements de jambes : pas facile ! Parfois, comme je n’y mets pas assez de force, cela bloque et je dois forcer pour que le robot déclenche le mouvement ! Guillemette Moreau-Pernet m’encourage. Et fait défiler, dans l’écran en face de moi, un paysage. Tout de suite, cette impression de marcher au bord de la plage ou en pleine forêt, par exemple… La séance touche à sa fin et j’ai pu tester les différents modes du robot.

 

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