Comment faire enfin décoller le numérique en santé ? Après des années d’errance, le dossier médical partagé (DMP) a été repris en main par l’Assurance maladie, mais peine encore à s’imposer. Si dix millions de DMP ont été ouverts à ce jour, ils font souvent figure de coquilles vides. Pour lui donner du sens dans un environnement adapté à la gestion des données de santé, l’État a mis en place une feuille de route « Accélérer le virage numérique en santé », et a chargé Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur de Toulouse et responsable ministériel du numérique en santé, d’en assurer les promesses.

Le 29 avril, lors d’une conférence de presse, il a annoncé, en compagnie du directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, qu’à partir du 1er janvier 2022, la plateforme réunissant le DMP et d’autres services s’appellerait « Mon espace santé ». Comme annoncé par la feuille de route ministérielle, elle contiendra le DMP, bien entendu, mais aussi une messagerie sécurisée pour échanger entre professionnels et avec les patients, un agenda de santé centralisant les rendez-vous médicaux passés et futurs (rappels de vaccination, invitations au dépistage), ainsi qu’un « store », à la main de l’assuré, référençant des applications amenées à interagir avec les autres briques.

Mon espace santé

 

L’État reprend la main

« Nous avons laissé se développer les logiciels hospitaliers, médicaux, pharmaceutiques, biologiques, et cela sans norme commune, a souligné Dominique Pon. Il n’y a donc pas d’interopérabilité, qui se traduit par une rupture des parcours de soins ». Une désorganisation qui complique la tâche des professionnels et empêche les assurés sociaux d’avoir un accès à l’ensemble de leurs données de santé, qui sont dispersées. Avec « Mon espace santé », l’État compte ainsi reprendre la main, en imposant un lien entre ces différents outils autour d’un « cadre de valeurs » qui en fait un outil « souverain, citoyen et éthique ».

Cette plateforme reposera sur l’identification des assurés d’un côté, avec la création d’une identité nationale de santé (INS), en cours de déploiement, et des professionnels de santé de l’autre, avec la carte e-CPS déployée depuis mars 2021. L’Assurance maladie, qui a joué le rôle de maître d’œuvre du projet, assure que l’accès sera simple, via ameli et AmeliPro. Les usagers seront contactés pour ouvrir leur espace en ligne, et s’ils ne s’y opposent pas, celui-ci sera activé automatiquement.

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