Dans le cabinet
Maladie thyroïdienne la plus fréquente, l'hypothyroïdie toucherait environ 1 à 2 % de la population française, précise la Haute Autorité de santé. Elle survient principalement chez les femmes, avec une incidence qui augmente entre 35 et 60 ans. Environ 3,1 nouveaux cas d'hypothyroïdie sont recensés par an pour 1 000 femmes contre 0,2 nouveau cas chez les hommes.
Yannick Schmitt est médecin généraliste à la MSP de Lingolsheim et président de la CPTS Strasbourg Eurométropole Sud Ouest.
Article publié dans Concours pluripro, juin 2023
Vous êtes médecin généraliste et vous recevez Mme M. en consultation. Vous êtes habitué à voir cette jeune femme dynamique de 33 ans avec son fils, qui a tout juste 3 ans. Mais cette fois, elle se présente seule, pour vous parler de ses soucis "à elle", vous explique-t-elle. Mme M. rapporte une asthénie importante depuis près d'un an, une prise de poids régulière de 1 kg par mois et l'apparition depuis quelques mois d'une chute de cheveux et d'un ralentissement du transit allant jusqu'à la constipation.
Devant la non-spécificité des symptômes évoqués, votre interrogatoire s'oriente principalement vers une plus grande précision dans les plaintes rapportées, la recherche d'autres signes évocateurs d'un éventuel tableau d'hypothyroïdie (frilosité, raucité de la voix, sécheresse de la peau, dépression, ralentissement psychomoteur…) et l'élimination de diagnostics différentiels graves, en lien notamment avec l'asthénie ou la constipation récente.
L'examen clinique sera peu contributif en dehors d'un éventuel goître ou d'un nodule, tous les signes cliniques évocateurs d'une hypothyroïdie étant non spécifiques et pouvant être retrouvés en population générale en dehors d'une éventuelle pathologie thyroïdienne. De ce fait, le diagnostic d'hypothyroïdie nécessitera toujours une confirmation biologique.
