Face à la recrudescence des cas d'infections à Chlamydia et à gonocoque, l'Assurance maladie a annoncé ce lundi le lancement d'un kit de dépistage par auto-prélèvement. Gratuit et livré à domicile, il sera accessible pour tous les jeunes de 18 à 25 ans. Une démarche qui s'inscrit dans le cadre de "mon test IST", qui permet, depuis septembre 2024, aux moins de 26 ans de se faire dépister gratuitement et sans ordonnance pour quatre infections : chlamydia trachomatis, gonocoque, syphilis et hépatite B. 

Disponible à partir de demain, mardi 1er juillet pour les femmes, la commande en ligne du kit sera étendue aux hommes "au cours du second semestre", précise la Cnam dans un communiqué. La demande pourra se faire directement sur le site ameli, après un "questionnaire rapide de dix questions". Et le kit sera livré "sur le lieu de son choix sous un délai moyen de sept jours ouvrés", et il faudra ensuite renvoyer le tube contenant l'auto-prélèvement dans un laboratoire. "Le jeune (sera) prévenu de la disponibilité de ses résultats par SMS sous cinq jours ouvrés", a encore précisé l'Assurance maladie. 

Ce kit offre une modalité complémentaire de dépistage, qui peut également être réalisé en laboratoire d’analyses médicales, sans ordonnance ni rendez-vous - et sans avance de frais pour les moins de 26 ans - pour le dépistage des infections à chlamydia, gonocoque mais aussi au VIH/sida, à la syphilis et à l’hépatite B.

En augmentation continue depuis les années 2000, les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes sont "un enjeu de santé publique du fait des risques graves qu'elles présentent à la fois pour les femmes et pour les hommes", comme l'infertilité ou le risque de grossesse extra-utérine, a souligné l'Assurance maladie. En effet, entre 2021 et 2023, les cas de gonorrhées ont augmenté de 59% chez les hommes et de 46% chez les femmes, tandis que les cas de chlamydioses ont été en hausse de 10% chez les hommes, selon Santé publique France. "Même en l'absence de symptôme", il est possible d'être porteur d'une IST, "et de la transmettre", a-t-elle rappelé. "C'est pourquoi le dépistage est un outil essentiel de lutte contre la diffusion de ces maladies." 

L'envoi d'un kit d'auto-prélèvement a déjà montré son efficacité lors de l'expérimentation "Chlamyweb" menée en 2012 par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), précise l'Assurance maladie. Car ce dispositif avait permis de multiplier "par 3,4 le recours au dépistage de chlamydiae chez les jeunes comparé à une orientation vers le système de soins". Notamment vers des médecins généralistes, des gynécologues, des CeGIDD (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic), etc. 

RETOUR HAUT DE PAGE