Article publié dans Concours pluripro, octobre 2022

"La cécité touche actuellement 36 millions d’individus. Une véritable explosion est à prévoir : avec la croissance démographique et le vieillissement de la population, les experts prédisent que 115 millions de personnes seront aveugles d’ici à 2050", rapporte le Dr Leila Yahiaoui, responsable du pôle prévention et sensibilisation de l’Union nationale des aveugles et déficients visuels (Unadev). L’association, née en 1929, et qui s’est développée à l’échelle nationale à partir des années 2000 via ses huit centres régionaux, est donc amenée à prendre de plus en plus d’ampleur.

Tout a commencé à Bordeaux. Les membres fondateurs apportent alors aux adhérents girondins – toute personne mal ou non voyante pouvant justifier de sa déficience visuelle – une aide "physique et morale". Mais aujourd’hui, l’Unadev, c’est beaucoup plus que cela : ce sont des actions au quotidien au plus près des personnes pour favoriser leur autonomie, leur épanouissement, et l’accès à une pleine citoyenneté : accompagnement social, aide à domicile, activités de loisirs et sportives diverses, rééducation, formations, bibliothèque sonore… "Nous accompagnons les personnes déficientes visuelles dans l’apprentissage de la marche et proposons des aides à l’aménagement du domicile. Nous donnons également des conseils aux entreprises pour le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap visuel. C’est vraiment très large", ajoute Leila Yahiaoui.

Bordeaux, Pau, Toulouse, Perpignan, Marseille, Paris, Lille et Lyon sont les huit villes dans lesquelles l’Unadev a ouvert un centre d’activité, qui se veut un lieu d’écoute, d’échanges et de rencontres contribuant à créer du lien social. "C’est souvent la porte d’entrée vers notre association, souligne-t-elle. Une personne malvoyante peut par exemple venir rencontrer une conseillère en économie sociale et familiale qui l’aidera à ouvrir ses droits, ou un animateur multimédia qui lui expliquera tous les logiciels permettant de naviguer sur internet, ou encore un éducateur sportif qui proposera des activités sportives adaptées, ainsi qu’une multitude de bénévoles…"

Bus du glaucome

10 ans, 38 000 personnes dépistées

Présent chez 2 % des Français de plus de 40 ans, le glaucome, maladie chronique de l’oeil due à une destruction du nerf optique, peut engendrer une déficience visuelle s’il n’est pas traité. Chez les plus de 80 ans, 15 % de la population est concernée. En tournée de septembre à juin, le Bus du glaucome, semi-remorque aménagée permettant de bénéficier d’un dépistage gratuit par des ophtalmologistes, a pris la route pour la dixième année consécutive. En dix ans, il a traversé la France et a permis de dépister plus de 38 000 personnes. Soit, en moyenne, 70 personnes dépistées par jour de campagne. 7 % des personnes rencontrées avaient un début de glaucome.

À l’occasion de cet anniversaire, une nouvelle campagne de dépistage dans des zones "blanches" est lancée, en partenariat avec e-ophtalmo, "afin d’aller au plus près des usagers qui ont des délais d’attente pour une consultation en ophtalmologie qui peuvent aller jusqu’à 400 jours", pointe le Dr Leila Yahiaoui, responsable du pôle prévention et sensibilisation de l’Unadev.

Le bus prendra une nouvelle identité à compter de mars 2023 afin d’afficher un dépistage des principales pathologies cécitantes.

Informations : 0800 94 22 33 (numéro gratuit).
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