"Les médecins de ville de notre territoire - la Boucle Nord de Seine (Hauts-de-Seine) - rencontraient des difficultés pour contacter l’hôpital afin d’obtenir un avis ou une hospitalisation de jour", explique la Dr Anne Grasland. C’est ce qui a donné l’idée à la rhumatologue et à son confrère interniste, le Dr Emmanuel Mortier, de créer, il y a près de six ans, le centre Vi’Tal (pour ville-hôpital), un centre ambulatoire de médecine interne implanté au sein de l’hôpital de jour de Max-Fourestier, à Nanterre. Objectif du lieu : aider les médecins de ville à poser un diagnostic rapide et assurer la prise en charge de patients complexes, afin d’éviter des hospitalisations complètes inutiles et des passages aux urgences injustifiés.

Le fonctionnement est simple : tout médecin de ville qui rencontre un problème thérapeutique peut adresser un mail décrivant l’état de santé de son patient au centre Vi’Tal, qui prend immédiatement le relais. "Il est important que nous soyons réactifs, souligne Anne Grasland. Nous accusons réception dans la journée et contactons le patient pour lui expliquer le fonctionnement de l’hôpital de jour. Puis on le fait venir dans les sept jours afin de réaliser les examens nécessaires." Un compte-rendu est ensuite envoyé au médecin traitant, qui reste coordonnateur des soins même si, par exemple, une orientation vers un spécialiste est proposée.  

Plus de 200 médecins adresseurs

L’équipe du centre Vi’Tal compte quatre praticiens se partageant un équivalent temps plein – "mais nous sommes connectés en permanence sur nos mails, car il n’est pas rare que les médecins de ville nous contactent tard le soir, après leur journée de consultation", sourit Emmanuel Mortier. A ce jour, les praticiens hospitaliers ont collaboré avec 227 médecins libéraux installés sur une trentaine de communes ; la plupart des patients adressés viennent de Nanterre, Colombes ou Gennevilliers.

Le centre n’a pas vraiment eu besoin de se faire connaître des plus anciens, que les Drs Grasland et Mortier fréquentent depuis longtemps dans le cadre des réseaux de soins du territoire. Pour entretenir ce réseau et attirer l’attention des plus jeunes installés, ils organisent des réunions d’informations, la prochaine étant prévue le 12 avril. La trentaine de participants attendus pourront apporter les dossiers qui leur posent problème, afin de les discuter ensemble. "Notre but et de renforcer les liens entre nous pour créer une vraie communauté. Et surtout, de mettre les médecins de ville à l’aise : ici, il n’y a pas de jugement", assure Anne Grasland.

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