L’idée de PAÏS vient de deux professionnels du monde hospitalier, le Dr Isaac Gbadamassi, responsable du Samu-Smur et des urgences au centre hospitalier Simone-Veil de Blois, et Patrick Expert, directeur adjoint du même établissement. En 2001, en raison d’une grève des médecins généralistes libéraux, la file d’attente aux urgences a pris une ampleur considérable. Une situation qui ne pouvait plus durer pour le Dr Gbadamassi : l’objectif a été de trouver une solution durable à la prise en charge des soins non programmés.

 

UN EXERCICE PLUS RICHE

Le binôme décide alors de sensibiliser les acteurs du territoire et part à la rencontre des généralistes libéraux dans leur cabinet. Sept ans plus tard naît PAÏS, qui regroupe aujourd’hui 25 médecins, répartis sur trois secteurs géographiques regroupant chacun une dizaine de communes et entre 15 000 et 30 000 habitants. « Nous avons proposé une organisation...

territoriale aux médecins généralistes libéraux, qui doivent s’arranger entre eux pour offrir une réponse de proximité aux patients », explique le Dr Gbadamassi. Depuis, tous les jours, de 8h à 20h, un médecin de PAÏS assure sur son secteur les rendez-vous non programmés du territoire, en déchargeant son propre planning. Les médecins libéraux, dont la majorité a mis en commun leur logiciel patient, transmettent leur planning au centre 15 afin que ce dernier puisse orienter les patients qui ne nécessitent pas une prise en charge aux urgences. « Avec PAÏS, nous invitons tout le monde à faire du recours raisonné à l’offre de soins, souligne Patrick Expert. Il y a d’ailleurs un filtrage des appels et une régulation effectués par les secrétaires des médecins libéraux, formées. » Outre le planning et le secrétariat, les médecins doivent accepter de réinvestir le temps gagné (1h/1h30 par semaine) dans la mise en oeuvre de séances collectives d’éducation thérapeutique. Cette organisation leur a par ailleurs permis de devenir maîtres de stage pour 85 % d’entre eux.

 

DES ÉCONOMIES CONSÉQUENTES

Des compléments financiers sont prévus dans le cadre de PAÏS, notamment une prise en charge des secrétaires à hauteur de 430 euros par mois par médecin. Les libéraux perçoivent aussi 100 euros par jour pour la prise en charge des rendez-vous non programmés. Les financements proviennent des intercommunalités concernées, de l’agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire et de la Mutualité française.

En septembre 2014, la Cour des comptes a cité PAÏS comme un exemple d’organisation efficiente mais a reproché le manque d’évaluation. Jean-Marc Macé, professeur des universités au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), s’est vu confié cette mission par l’ARS. Son travail a révélé que PAÏS a un impact de -21 % sur les transports vers les centres hospitaliers ainsi que sur le recours aux urgences avec un tiers de passages en moins, soit une économie annuelle de 160 800 euros par secteur.

RETOUR HAUT DE PAGE