« Dans notre secteur, où vivent de nombreux migrants d’origines diverses, notamment africaines, la prévention du VIH est un sujet très important, assure le Dr Agnès Giannotti, médecin généraliste au sein de la MSP de la Goutte d’Or (Paris XVIIIe). Mais jusqu’à présent, la PrEP ne pouvait se prescrire qu’à l’hôpital. Nous avons donc réfléchi à un moyen de la proposer à notre population. » C’est ainsi que s’est constitué, en 2017, un groupe de travail composé de cinq médecins de la maison de santé, trois praticiens hospitaliers, une psychiatre et une sage-femme.

Première étape : l’élaboration d’un questionnaire destiné à introduire la notion de risque sexuel au sein des consultations de médecine générale – ce qui n’était pas l’usage –, surtout en fin de consultation, afin de ne pas braquer les patients. Un pari gagnant : « Alors que le sujet est délicat, le questionnaire, administré à 9 000 personnes, n’est pas perçu comme intrusif », se félicite Agnès Giannotti. Celui-ci permet aux médecins d’amener en douceur le sujet de la prévention mais aussi de préciser les besoins des uns et des autres. Car la population ciblée présente une particularité : les hommes migrants, s’ils ne prennent pas de risques en France, peuvent être exposés au VIH lors de retours au pays et, de même, des femmes séparées de leur mari vivent dans la crainte de leur retour et des rapports non protégés qui s’ensuivent, explique l’équipe. Ces patients n’ont donc pas besoin d’une PrEP en continu, mais ponctuelle.

Ce protocole nous remet dans une démarche de prévention générale
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