Le Dr Florent Tronel est médecin généraliste, et Nathalie Vallet-Renart, cofondatrice de l’association Entreprise et cancer.

Article publié dans Concours pluripro, janvier 2023

En France, 400 000 personnes apprennent chaque année qu’elles ont un cancer. Et 40 % d’entre elles, soit 160 000, sont en emploi lors du diagnostic, estime l’Institut national du cancer. Seulement 80 % reprennent une activité professionnelle deux ans après le diagnostic, les autres rencontrant des difficultés à poursuivre leur carrière professionnelle. Plus largement, 70 % des actifs et des entreprises se disent mal informés des dispositifs existants. "Le retour durable à l’emploi pourrait être amélioré si les professionnels de santé impliqués dans le maintien coopéraient au plus tôt après l’annonce de la maladie", expliquent Florent Tronel, médecin généraliste, Pierre-Étienne Heudel, oncologue, Patricia Neddam, médecin de santé au travail, et Marie-Pierre Bellemin, assistante sociale, dans le podcast "Améliorer la coopération interprofessionnelle médicale et favoriser le maintien ou le retour à l’emploi des personnes touchées par le cancer".

Pour favoriser le retour au travail d’une personne touchée par un cancer, l’intervention conjointe des différents professionnels de santé que sont l’oncologue, le médecin généraliste, le médecin du travail, l’assistante de service social et le médecin-conseil est indispensable. Cette coopération enrichit la compréhension de la situation, tant personnelle que professionnelle, de la personne concernée, pour une action plus efficace, à son bénéfice comme à celui de son collectif de travail.

 

Un regard croisé primordial

Cette prise en charge pluriprofessionnelle est nécessaire car le médecin traitant connaît la personne dans sa globalité, il a vocation à la suivre durablement, l’oncologue connaît l’impact des traitements et de leurs effets indésirables, et le médecin du travail connaît l’entreprise et le poste de travail. Quant au médecin-conseil, c’est lui qui statue sur la capacité à reprendre un travail tandis que l’assistante de service social permet notamment à la personne de prendre connaissance de ses droits et peut l’aider dans les démarches administratives.

Si cette coopération n’est pas automatique, c’est en raison de quelques freins, dont :

- la méconnaissance du rôle de l’autre, ou les représentations erronées que l’on peut en avoir ;
- à quel moment du parcours chaque professionnel doit-il être sollicité ?
- quels sont les outils dont il dispose, qu’il peut mobiliser ?
- les formations des professionnels de santé, peu orientées vers la coopération interprofessionnelle ;
- les outils qui manquent pour favoriser une communication dans le respect du secret médical.

 

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