Article publié dans Concours pluripro, décembre 2025
Une logique "d’essaimage". C’est ainsi que Fatima Saïd Dauvergne, présidente de la Fédération des maisons de santé en Île-de-France (FémasIF), décrit le dispositif "MSP tremplin" dont la finalité est "avant tout de répondre à une problématique de désertification médicale", détaille l’infirmière libérale. Car certaines MSP matures ont un pouvoir d’attractivité et sont sollicitées par des professionnels de santé qui souhaitent les intégrer, mais elles ne peuvent parfois pas y répondre, faute de local disponible et/ou d’impossibilité d’agrandir la structure. Le dispositif MSP tremplin se saisit donc de ce "pouvoir d’attractivité" en permettant à des jeunes professionnels de créer leur structure d’exercice coordonné en bénéficiant, en amont, de l’expérience et de l’appui d’acteurs de santé d’une MSP mature. Dans un premier temps, la MSP "fille" est intégrée à la MSP "mère", afin de permettre un accompagnement dans l’organisation de l’exercice coordonné. "La MSP mature sert donc de tremplin à la plus jeune, en partageant son expérience", résume Fatima Saïd Dauvergne.

Les critères pour participer au dispositif : la MSP "annexe" doit être composée a minima d’un médecin généraliste et d’un professionnel paramédical, tandis que la MSP tremplin doit avoir au moins trois ans d’existence et une équipe consolidée. La durée de la cohabitation est fixée à dix-huit mois. Et pour se lancer, la MSP bénéficie de financements versés par l’ARS Île-de-France, qui s’assure du respect des prérequis. Dans un premier temps, l’agence ayant demandé à la FémasIF de déployer ce concept dans des zones atones de la région, quatre projets avaient été évoqués : dans l’Essonne, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et les Hauts-de-Seine. Mais seul le projet de Gennevilliers est en cours, les autres étant confrontés, pour l’heure, à des problématiques immobilières ou politiques.