C'est une véritable levée de boucliers. Dans cette commune située dans la Métropole de Lyon, la grogne du côté des habitants et des commerçants de l'hypercentre était déjà forte depuis le début d'année 2024. La cause de ce mécontentement ? L'annonce, par la Ville, de l'augmentation du prix du stationnement en centre-ville, et de la mise en place deux zones avec une limite de temps : une de courte durée (zone rouge) gratuite pendant 45 minutes dans l’hypercentre et une zone longue durée (zone verte) avec une gratuité de 1 h 30 dans les autres rues du centre. Autre point de crispation, le système d’abonnement à tarif préférentiel (d'un montant de 100 euros par an ou 12 euros par mois), qui a été mis en œuvre pour les résidents du centre-ville, les professionnels des secteurs payants et les professionnels de santé et les aides à domicile.  

L'instauration de ce système n'a pas plu aux professionnels de santé, qui au travers d'un collectif qui réunit 69 d'entre eux, réclament la mise en place d'un stationnement gratuit et illimité afin qu'ils puissent exercer dans de bonnes conditions. "On ne veut pas de temps limité pour le stationnement, rapporte le collectif, à nos confrères du Progrès. Lorsque nous sommes en visite chez un patient, nous ne regardons pas notre montre, les soins peuvent durer dix minutes tout comme ils peuvent durer plus longtemps, tout dépend des circonstances." Le collectif, qui regroupe médecins, infirmières, kinés, auxiliaires de vie…, insiste sur l'importance de maintenir des patients à domicile, ainsi que sur le rôle crucial que jouent les professionnels dans ce maintien. "Avec le développement des soins ambulatoires et du vieillissement de la population, les prises en charge à domicile permettent d'éviter des hospitalisations."

De plus, les professionnels expliquent déjà payer un abonnement annuel de 85 euros pour le caducée et dénoncent le fait de payer un forfait supplémentaire. "Bon nombre de praticiens refuseront de payer et ne prendront plus en charge les patients dans les zones payantes. Cela va créer un énorme désert médical ! Nous avons l'habitude de subir, de ne rien dire, mais trop c'est trop, tonne le collectif. Nous avons rencontré Marylène Millet [maire de la commune] le 12 janvier pour en discuter. Mais depuis, aucune nouvelle." 

De son côté, la municipalité précise que "les professionnels de santé n'ont pas été oubliés et qu'ils ont été intégrés dans le dispositif et obtiennent ainsi des facilités de stationnement grâce aux tarifs préférentiels qui leur sont proposés". Cependant, la Ville a aussi indiqué que le "dispositif" allait être "modifié" à la suite des échanges avec le collectif. La municipalité a annoncé que les "déplacements et arrêts brefs" des professionnels de santé non-résidents des zones réglementées devraient être facilités. Les élus seront invités à revoir le barème tarifaire initialement proposé, et auront aussi la possibilité d'étendre la validité de l'abonnement à la zone courte durée, pour la catégorie d'usagers des professionnels de santé. La délibération sera rendue ce soir, lors du conseil municipal qui promet d'être mouvementé.  

 

[Avec Le Progrès]

 

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