"Le centre de santé Stalingrad doit conserver tous ses services et tout son personnel !", enjoint le tract invitant à la mobilisation, mardi 28 janvier, en résistance à l’annonce début décembre par la direction de la Caisse régionale d’Assurance maladie d’IDF (Cramif), gérant ce centre de secteur 1, d’en fermer plusieurs. Car le passage à l’acte entraînerait la suppression de 25 emplois (soignants et administratifs) sur les 75. Et serait non sans conséquences sur les usagers (100 000 passages), pour beaucoup précaires.

Usagers, professionnels du centre, élus, représentants d’associations, militants, étaient plus de 150, hier, à avoir répondu à l’appel, sous les "Non à la suppression !", hurlés par le mégaphone. Non pas depuis le trottoir longeant la Cramif, comme souhaité, mais depuis le terre-plein central, un peu plus loin. Ils ont probablement "peur qu’on soit trop visibles, glisse une syndicaliste la CGT. Mais notre nombre nous rend visibles".

 

"Il y a quelque chose à signer ?"

Les patients prennent en premier la parole. Fatima raconte être suivie au centre depuis 2005 : "J’ai mon médecin traitant, mon radiologue, mon rhumatologue, kiné", décline-t-elle, espérant que "ce centre restera ouvert". "C’est un centre qui soigne tout le monde, on a toutes les spécialités, loue-t-elle. Une autre patiente, habitant du quartier "depuis 34 ans" et bénévole pour une association d’aide aux sans-papiers, s’inquiète pour les bénéficiaires de l’AME : "Ils n’ont déjà pas beaucoup d’endroits où aller. Si on leur enlève ce lieu d’accueil (...) on ne saura plus où les envoyer".

Hors micro, Yvette, dans sa 95e année, canne à la main, explique avoir "trouvé le moyen de marcher” pour se rendre à la mobilisation. Elle est patiente depuis "deux ans" du centre, distant de 300 m de son habitation. Avant cela, elle a erré. Là, elle apprécie la prise en charge par des personnes "vraiment qualifiées". "C’est un crime de vouloir fermer les centres comme ça", s’insurge-t-elle. Avant de lancer, intranquille : "Où est-ce que j’irais, moi ?"

 

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