En fin d'année dernière, une mauvaise nouvelle attendait les habitants et la municipalité d'Albert (Hauts-de-France), car la maison médicale a été vendue le 31 décembre 2024. Et si une réhabilitation du bâtiment avait été envisagée, le coût des travaux nécessaires pour l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) a rapidement été jugé trop élevé. Mais le 2 avril dernier, un accord a été signé entre le maire, Maxime Lajeunesse, et Cédric Brochart, radiologue de profession et président du groupe d’imagerie Imao, pour lancer un nouveau projet : une maison de santé sous convention public et privé. "Je me suis dit que proposer un projet commun pouvait apporter un confort d'exercice à nos praticiens, mais aussi à nos patients", explique le radiologue à nos confrères de FranceInfo.
Première étape : l'achat d'un local plus plus grand aux abords de l'hôpital de la ville. Pour son président, il lui semblait naturel de proposer au maire d'entreprendre une initiative collective. "J'avais connaissance de la vente de la maison de santé. Je me suis dit de proposer un projet commun peut apporter un confort d'exercice à nos praticiens, mais aussi à nos patients", indique le radiologue.
La future structure de santé comptera 12 cabinets conformes aux normes PMR. Trois médecins de l’ancienne maison médicale rejoindront le projet, "deux ne vont pas adhérer au projet, mais restent à Albert. Et deux autres sont encore en réflexion", explique le maire. De nouveaux spécialistes sont également attendus : un cardiologue, un angiologue et un rhumatologue. La municipalité espère aussi attirer de jeunes praticiens grâce à des aides à l’installation, une exonération fiscale de cinq ans, et la qualité de vie locale.
D’ici l’ouverture du centre, prévue courant 2026, la mairie assure travailler à une solution transitoire pour maintenir l’activité médicale sans interruption et "garantir la continuité de l'activité des médecins sans encombre durant cette phase de transition", précise Maxime Lajeunesse.
Une aubaine pour cette ville des Hauts-de-France, particulièrement touchée par la désertification médicale. Il y manquerait environ 6 000 médecins généralistes dans les zones rurales, selon l’Association des maires ruraux de France. Alors que la Somme souffre d’un déficit en médecins spécialistes : 72,3 praticiens pour 100.000 habitants, contre 82,9 au niveau national (CPAM, 2022). Un manque encore plus marqué chez les dentistes, avec un ratio d’un pour 3.000 habitants, le plus faible de France.
[Avec France Info]