L’Île-de-France va recruter des médecins régionaux salariés. C’est la décision votée le 30 mars dernier par les élus du conseil régional, à l’initiative de la majorité (UDI). "Nous proposons que la Région s’engage puissamment dans le recrutement de médecins régionaux salariés ayant vocation à exercer dans des centres de santé régionaux implantés dans les territoires les plus carencés d’Île-de-France", affirme l’UDI sur sa page. Ce modèle, déjà testé en région Centre Val-de-Loire, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, pourra voir le jour dès qu'un groupement d’intérêt public aura été créé.

Au-delà de leur volonté de s’emparer de cette possibilité de décentralisation, l’UDI espère que la région deviendra "un régulateur et un pilote de l’égalité territoriale de l’accès aux soins". Le groupe craint notamment "une concurrence anarchique et débridée entre collectivités locales infra-régionales pour attirer des médecins sur leurs territoires", et assure que "la vocation de la Région est […] de prendre la main sur le recrutement de médecins salariés par les collectivités, pour réguler et organiser ce phénomène."

Il s’agit également pour la Région – premier désert médical de France – de trouver un généraliste aux 1,7 million de patients qui n’en ont pas, ou plus, rapporte ActuParis (source : URPS médecins libéraux). L’UDI, initiateur du vote, détaille sur sa page que "7,5 millions de personnes (soit 62,4 % de la population régionale) vivent désormais dans ce que l’ARS appelle une zone d’intervention prioritaire. Pire, plus de 96,3 % de la population francilienne vit dans un territoire insuffisamment doté en médecins généralistes." 

Une désertification qui tend à se poursuivre dans les prochaines années. Selon l’Observatoire régional de santé, plus d’un tiers (35 %) des médecins généralistes libéraux et mixtes franciliens sont âgés de 60 ans ou plus.

[Avec ActuParis]

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