Accès aux soins
Face à la problématique de désertification médicale du territoire, le Conseil départemental de l’Yonne a décidé de prendre le problème à bras le corps et de salarier des médecins pour répondre aux besoins de la population.
Article publié dans Concours pluripro, mars 2023
Une dizaine d'actions sur le territoire du département pour un investissement d'environ 5,5 millions d'euros sur trois ans… alors que "cela ne relève pas des compétences de la collectivité", glisse Gilles Pirman, vice-président à la santé au conseil départemental de l'Yonne (Bourgogne-Franche-Comté). Une démarche pour "répondre aux besoins en soins de la population, face à l'absence de professionnels de santé libéraux, précise-t-il. Mais outre le fait que le département compte le moins de médecins au sein de la région, il compte aussi parmi les plus âgés. Nous devions agir."
Fin 2022, la collectivité a tout d'abord créé ce qu'elle considère comme un "centre de santé mobile" : "Notre objectif est de recruter des médecins et de les salarier, afin qu'ils exercent dans les territoires en grande tension", rapporte Gilles Pirman. La commune de Villeneuve-sur-Yonne, située dans un bassin de vie de 10 000 habitants, est la première à bénéficier des consultations d'un médecin salarié. "Pendant un an, aucun praticien n'y a exercé. Nous avons donc conclu un partenariat avec la commune. Elle fournit les locaux et nous salarions le médecin."
Le contrat proposé au médecin est de deux ans, afin de ne pas freiner une éventuelle installation libérale. "Nous avons déjà 14 maisons de santé sur le territoire pour lesquelles nous avons financé les constructions, mais ces structures ne conviennent pas à tous les professionnels de santé", ajoute-t-il. Il faut donc trouver des alternatives. Le conseil départemental est à la recherche de trois autres médecins afin de les affecter à trois territoires en tension. En parallèle, il salarie également une secrétaire médicale, en formation pour devenir assistante médicale. "Nous regardons comment la collectivité peut devenir le support de recrutement d'assistants médicaux, voire leur employeur à la place des médecins", indique Gilles Pirman. Cette démarche, exceptionnelle, répond à une demande des jeunes praticiens, qui ne veulent pas gérer des questions d'ordre administrative.
