L'association Aides et le collectif de soignants engagés dans la défense de l'AME ont été récompensés ce matin au Congrès national des centres de santé, dans le cadre de la 17e édition du Prix Jean-François Rey. Un prix honorifique remis "à toute personne, équipe de centre de santé, association ou collectif qui a promu des actions innovantes en santé", précise Eric May, membre du comité d'organisation du congrès, et qui s'inscrit dans la lignée des idées et valeurs défendues par Jean-François Rey, ancien médecin généraliste et fervent défenseur de l'accès aux soins pour tous. Pour les membres du jury, "un seul tour de table a suffi, tellement ça semblait évident", a-t-il ajouté, car "il a paru indispensable et vital de braquer les projecteurs sur ceux qui partagent les valeurs des centres de santé et mènent âprement des actions de plaidoyer en faveur de la défense de l'aide médicale d'Etat qui, pour nous, est le symbole d'une attaque sans pareille contre l'accès aux droits de tous à des soins de qualité. Ceux-là même qui dénoncent, arguments à l'appui, les tentatives répétées de restriction à des dispositifs à combien essentiels pour tant de patients". 


crédit : Cloé-Ava Meininger
 


Leur engagement "n'est pas politique", assure Nicolas Vignier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Avicenne (AP-HP), membre du collectif des 3.000 soignants qui a récemment publié une tribune dans Le Monde. "Cet engagement allait de soi pour l'ensemble des professionnels engagés dans le collectif parce que le droit à la santé pour tous, c'est quelque chose qui est inscrit dans notre ADN, dans notre code de déontologie et plusieurs textes signés par notre pays notamment. Tout simplement parce que la santé, c'est un droit de l'homme." Et pour le moment, assure celui qui est également professeur des universités à Sorbonne Paris Nord, "ce qu'on nous propose, c'est de réduire ou de supprimer l'AME. Et en tant que soignant, on ne peut pas accepter ça…"

C'est d'ailleurs cette légitimité de terrain, d'"acteurs au sein des centres de santé, des hôpitaux, des associations, confrontés à la grande précarité", assure son collègue Jean-François Corty, président de Médecins du monde, qui "fait l'existence" de ce collectif "qui n'a pas d'existence structurée" pour l'heure, glisse Nicolas Vignier. "Mais peut-être, après deux ans de marche les uns à côté des autres, il est temps de lui donner une assise…"

Ce réseau de soignants, "ce n'est probablement que le début de quelque chose, estime pour sa part Julie Chastang, médecin généraliste au centre municipal de santé de Champigny-sur-Marne, maîtresse de conférences des universités à Sorbonne Université, et membre du collectif. Mais on se dit qu'ensemble, on sera meilleur et on aura fait à notre niveau tout ce qui était faisable pour lutter contre l'atteinte aux droits humains". 

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