Leur engagement "n'est pas politique", assure Nicolas Vignier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Avicenne (AP-HP), membre du collectif des 3.000 soignants qui a récemment publié une tribune dans Le Monde. "Cet engagement allait de soi pour l'ensemble des professionnels engagés dans le collectif parce que le droit à la santé pour tous, c'est quelque chose qui est inscrit dans notre ADN, dans notre code de déontologie et plusieurs textes signés par notre pays notamment. Tout simplement parce que la santé, c'est un droit de l'homme." Et pour le moment, assure celui qui est également professeur des universités à Sorbonne Paris Nord, "ce qu'on nous propose, c'est de réduire ou de supprimer l'AME. Et en tant que soignant, on ne peut pas accepter ça…"
C'est d'ailleurs cette légitimité de terrain, d'"acteurs au sein des centres de santé, des hôpitaux, des associations, confrontés à la grande précarité", assure son collègue Jean-François Corty, président de Médecins du monde, qui "fait l'existence" de ce collectif "qui n'a pas d'existence structurée" pour l'heure, glisse Nicolas Vignier. "Mais peut-être, après deux ans de marche les uns à côté des autres, il est temps de lui donner une assise…"
Ce réseau de soignants, "ce n'est probablement que le début de quelque chose…, estime pour sa part Julie Chastang, médecin généraliste au centre municipal de santé de Champigny-sur-Marne, maîtresse de conférences des universités à Sorbonne Université, et membre du collectif. Mais on se dit qu'ensemble, on sera meilleur et on aura fait à notre niveau tout ce qui était faisable pour lutter contre l'atteinte aux droits humains".