Ces 111 millions d’euros représentent une diminution de 9 % de la dotation de l’AME pour 2025 (1,3 milliard d’euros) et pourrait s’apparenter à une forme de "gel" (sans prise en compte de l’inflation, estimée entre 1 et 2 % par l’Insee pour cette année) par rapport à sa dotation de 2024 (1,15 milliard d’euros). Souvent critiquée comme une source de dépense "dispensable", le dispositif pèse à hauteur de 0,5 % des dépenses de santé et de 0,1 % des dépenses globales de l’État (848 milliards d’euros selon l’évaluation du projet de loi de finances 2025)…
Toutefois, Bruno Retailleau, invité de l’émission BFM Politique, le 19 janvier dernier, a dit vouloir "toucher" à l’AME sans pour autant la remettre complètement en cause. On s’en souvient : le ministre de l’Intérieur avait déjà déclaré en septembre 2024 qu’il ne voulait pas que "la France soit le pays le plus attractif d’Europe pour un certain nombre de prestations sociales d’accès aux soins", tout en menaçant de réduire drastiquement son accès. Quelques jours plus tard, huit anciens ministres de la Santé avaient alerté, dans une tribune2, sur les risques d’une telle mesure car "affaiblir l’AME, c’est exposer notre système de santé à une pression accrue de prises en charge plus tardives et donc plus graves et plus coûteuses".