Si certaines recommandations du rapport sont à saluer – notamment la tarification alternative pour les prises en charge conjointe médecin généraliste/infirmière, et celle d’une rémunération mixte forfaitaire –, d’autres propositions inquiètent.
Le rapport préconise, en effet, de limiter le tiers payant à son volet obligatoire, une mesure qui fragiliserait l’accès aux soins des plus précaires. D’autres ne sont pas acceptables, contraires aux valeurs et missions des centres de santé mais aussi aux règles conventionnelles à l’exemple du recours au dépassement exceptionnel…
Malgré leur essor (+65 % de CDS polyvalents entre 2016 et 2022) et leur attractivité pour les professionnels, ces structures restent sous-financées. Les aides publiques sont marginales et largement inférieures à celles accordées aux professionnels libéraux, et le rapport le précise à plusieurs reprises. Pourtant, 58 % des CDS se situent en zone prioritaire et 41 % en quartier politique de la ville. Il est inacceptable que ces structures, qui garantissent un accès aux soins sans dépassement d’honoraires, ne soient pas mieux soutenues.
L’Igas souligne la difficulté financière des CDS, dont la majorité sont en déficit. Mais son analyse ne tient pas compte des facteurs contextuels en 2022, comme l’impact de la crise du Covid ou les charges liées aux mesures du Ségur. Par ailleurs, le mode de financement actuel repose sur un paiement à l’acte inadapté à des structures pluriprofessionnelles. Le rapport souligne 'la nécessité de faire évoluer le modèle de tarification vers une prise en charge coordonnée des équipes pluriprofessionnelles'.