"Enfin la prévention !" C'est le titre d’une tribune, publiée début décembre, en soutien au projet de création, dans le Xe arrondissement de Paris, d’un "centre de prévention personnalisée". Ce projet, – qui serait une première sur le plan national – est l'héritier d'un contexte et le fruit d’une volonté de quelques-uns, explique Alain Beaupin, médecin généraliste et président de la Coopérative de santé Richerand*, qui chapeaute l’initiative, et de l'Institut Jean-François Rey**, qui lui donne une assise scientifique.

Le contexte ? Celui de la transformation, à l'œuvre, de la façon de faire la santé, qui passe par une bascule de la logique productiviste du tout curatif vers une logique préventive et une généralisation du paiement au forfait ; et par une réorientation du système de santé hospitalo-centriste vers les soins primaires. La volonté ? Il s’agit de celle de l’équipe du centre de santé Richerand, géré par la coopérative. Dès 2021, elle a émis le souhait d’aller plus loin que son investissement dans les expérimentations "article 51" Peps (paiement au forfait) et Ipep (paiement à la qualité). Son but : créer "un secteur prévention", raconte Alain Beaupin, qui n’est plus dans l’opérationnel.

Une nouvelle offre préventive centrée sur les personnes

Les membres de l'équipe imaginent alors un "centre de prévention personnalisée", où ils interviendraient "en complément de leur activité de soins du quotidien”, raconte-t-il. Ils le conçoivent comme le prototype d’une nouvelle offre préventive non plus centrée sur les maladies, mais sur les personnes considérées au sein de leur environnement. Et ils s’inspirent de l’universalisme proportionné, théorisé par Michael Marmot, qui considère que pour réduire le gradient social de santé, les actions doivent être universelles, mais avec une ampleur et une intensité proportionnelles au niveau de défaveur sociale.

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