61 jeunes vus, 59% de femmes, 41% d'hommes et 95% d'entre eux "totalement ou partiellement satisfaits de l'expérimentation". C'est ce que révèlent les chiffres du premier bilan du dispositif expérimental "permanences infirmières dans les lieux d'accueil des jeunes", porté par le collectif de centres de santé Co'Santé, en Pays de la Loire.  

Cette expérimentation a été lancée fin 2024 à la suite d'une enquête réalisée par Co'Santé, l’Urhaj (union régionale habitat jeunes) et l’ARML (association régionale des missions locales), en 2022. Elle a mis en évidence "des indicateurs défavorables, inhérents à cette classe d’âge, en matière d’hygiène de vie (addictions, alimentation, sommeil), d’accès aux droits et aux soins". Les résultats de cette enquête ont aussi révélé que 62% des jeunes ont renoncé à des soins au cours des douze derniers mois. La santé mentale apparaît comme une préoccupation majeure, pourtant, un jeune sur quatre ne se confie pas quand il va mal alors que 27% des jeunes souhaitent une amélioration de leur santé mentale. De plus, le Plan régional de santé - PRS 3 Pays de Loire, pour la période 2023 - 2028, élaboré par a clairement identifié la santé des jeunes comme une priorité. 

Pour ces raisons, les trois acteurs à l'origine de l'enquête ont décidé de mettre en œuvre un dispositif expérimental d'"aller vers" de permanences infirmières dans les lieux d'accueil des jeunes (résidences habitat jeunes, missions locales). Quatre territoires d’intervention ont été sélectionnés pour le lancement de cette expérimentation : Angers (densément peuplé), Ancenis-Saint-Géréon (densité intermédiaire) et Nozay et Machecoul (peu dense). Objectif : expérimenter, dans une optique de déploiement à plus large échelle, des temps d’écoute "sous le prisme d’une approche globale permettant de répondre aux besoins d'information, à l'expression de difficultés", puis de favoriser un relais vers un suivi psychologique ou médical.  

 

Près d'un jeune sur deux n'a pas de suivi régulier

Ces permanences infirmières réalisées par des infirmières de centres de santé adhérents à CO’santé se déroulent donc dans les structures des jeunes, à raison de deux heures par session, afin d’aborder divers sujets liés à la santé. Ces permanences visent à répondre à plusieurs ambitions, notamment "mettre en valeur les compétences infirmières dans une prise en charge coordonnée" et "renforcer les liens sur les territoires entre les acteurs sanitaires et sociaux pour améliorer l’accès à la santé". Pour les patients, elles doivent permettre la création d'un point d’entrée sur la santé pour les jeunes, mais aussi permettre de réduire le renoncement aux soins lié à divers freins (contraintes financières, manque de disponibilité, éloignement des structures de santé), notamment pour les jeunes les plus vulnérables, faciliter l’orientation dans le système de santé, et renforcer l’accompagnement en santé au sein des structures accueillant un public jeune.  

Car ces permanences ont mis en lumière des résultats marquants : 47,5 % des jeunes ne bénéficient pas d’un suivi régulier, et 14,7% ne sont suivis par aucun professionnel de santé. Parmi les jeunes sans suivi régulier ou sans suivi du tout, 36,84 % considèrent que cette situation n'est pas problématique, tandis que 63,16 % estiment que cela représente un problème. 

 

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