41% des interruptions volontaires de grossesse (IGV) en 2023 ont été réalisées hors établissement de santé. Un chiffre en hausse, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui publie aujourd'hui les résultats d'une étude sur le recours aux IVG. Si le nombre d'IVG en établissement de santé est stable (143.100 en 2023), le nombre d'interventions réalisées en dehors des murs de l'hôpital est, quant à lui, en augmentation. La Drees en compte 100.500, soit 10.400 de plus qu'en 2022. Un peu plus de 10% de ces IGV hors établissement de santé ont été réalisées en centre de santé ou en centre de santé sexuelle, soit plus de 11.000 IVG. Les 89.044 IVG restants ont été réalisées dans des cabinets libéraux, et possiblement en téléconsultation. 

Possiblement, parce que la téléconsultation, autorisée lors du premier confinement en 2020 et pérennisée par la suite, est difficile à recenser. Néanmoins, le nombre "peut être évalué à l’aide des remboursements effectués (sous forme de forfaits), uniquement lorsque les médicaments sont remis à la femme par un pharmacien". En 2023, 1.262 de ces forfaits ont été enregistrés, indique la Drees qui précise que ce chiffre doit être nuancé. "Lorsque la téléconsultation concerne la première consultation ou la consultation de suivi, ce n’est pas détectable dans le parcours de la femme, ce qui peut créer une sous-estimation des IVG réalisées en téléconsultation", révèle l'étude. 
 

La ville plus sollicitée dans le Sud-ouest

La Drees fait aussi part de disparités géographiques dans le recours aux IVG hors établissement de santé. Dans le département de la Sarthe, par exemple, "aucun médecin ou sage-femme n’a réalisé d’IVG dans son cabinet en 2023", et seulement "5 % des femmes ayant eu une IVG l’ont réalisée hors établissement". En Savoie, en revanche, "plus d’une femme sur deux a réalisé son IVG hors d’un établissement", et en Guyane, 81,1 % des IVG sont réalisées hors établissement de santé. 

 

Sources : Etudes et Résultats n°1.311, Drees 

 

Les IVG médicamenteuses, qui représentent en 2023 79% des IVG, sont possibles en cabinet de ville depuis 2005, et en centre de santé et centre de santé sexuelle depuis 2009. Leur recours est en augmentation. Pour l'année 2023, 46% des IVG médicamenteuses ont été réalisées en cabinet libéral, et 6% en centre de santé ou centre de santé sexuelle. Cette IVG est majoritairement pratiquée par les sages-femmes (1.183 d'entre elles en ont pratiqué 41 000 en 2023), mais elle peut également être proposée par les médecins généralistes (888 ont pratiqué 22.500 IVG) ou des gynécologues médicaux et gynécologues-obstétriciens (860 pour 24.000 IVG). 

Concernant les IGV instrumentales, proposées en centre de santé depuis 2021, elles restent "peu rependues", révèle le rapport. Les 119 IVG instrumentales pratiquées en 2023 "concernent essentiellement deux centres, dans le Loiret et le Val-de-Marne". 

 

Sources : Etudes et Résultats n°1.311, Drees 
 
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