"Il n’y a plus de cuisine dans la salle de repos, plus d’eau courante, plus de poubelles spécifiques à la collecte des déchets médicaux, et désormais, plus de papier toilette. Mais aucune annonce officielle n’a été formulé", dévoile le quotidien Le Progrès.
Les cinq employés en CDI (un médecin généraliste, deux infirmières dont une en congé maternité, une coordinatrice, un endocrinologue) n’ont donc plus les moyens de travailler. "Une aberration", pour Sophie Fernandez, secrétaire générale de l’Union Locale CGT de Villeurbanne. "Les patients ne sont même pas informés de la fermeture." Elle précise que l’employeur a envoyé un mail accompagné d’une rupture conventionnelle qui indique un entretien individuel fictif. Elle dénonce "un fonctionnement crapuleux. L’employeur a l’obligation de fournir du travail et un salaire. Le salarié a l’obligation de faire son travail. Ici, on est sur un exercice déloyal du contrat car on empêche l’employé de travailler en lui prenant son matériel. Les professionnels de santé ne peuvent plus recevoir de patients, ils sont méprisés."

 

« On ne ferme pas un centre de santé sans prévenir »

Tout a débuté il y a plusieurs semaines, "quand la direction basée à Paris évoque un éventuel déménagement. Il est d’abord question d’un regroupement avec le centre dentaire accolé, puis d’une délocalisation dans le 6ᵉ arrondissement de Lyon", affirme Gilles Stasica, médecin généraliste de la structure. Finalement, le déménagement n’aboutit pas. Le 21 juillet dernier, les salariés sont alors invités à signer une rupture conventionnelle qu’ils ont reçue par mail. "On ne ferme pas un centre de santé sans prévenir. J’ai des consultations programmées jusqu’en septembre", fulmine le praticien qui a alerté l’ARS, l’Inspection du travail, l’Ordre des médecins et la mairie. Cependant rien n’y fait. Le 26 juillet, un particulier est venu récupérer les meubles de la salle de repos après les avoir achetés sur Leboncoin. L’eau courante est par la suite coupée et les collecteurs de déchets, sont enlevés. Sans ces derniers, impossible de réaliser "des injections, des vaccins ou des pansements", signale Gilles Stasica qui s’occupe de près de 400 patients en tant que médecin traitant.

 

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