À Grigny, commune située à une trentaine de minutes au sud de Lyon, il ne restait plus de médecin généraliste pour les 10.000 habitants. Les professionnels de santé et la CPTS des Côteaux Rhodaniens ont donc décidé de se saisir du sujet et de développer leur propre solution innovante pour contrer la désertification médicale mais aussi, pour relancer l’attractivité du territoire. La CPTS a donc développé un "incubateur de santé solidaire” (ISS), une structure innovante qui permet à des médecins volontaires de se relayer pour assurer les consultations et le suivi des patients. Un suivi rendu possible grâce à la présence permanente d’une infirmière Asalée et d’une assistante médicale au sein de la structure qui assure la coordination et le suivi entre les différents médecins.

"L’incubateur de santé solidaire est un projet qui a été créé par les professionnels de santé de notre territoire et co-construit avec les collectivités, l’ARS et la CPAM, mais aussi avec le soutien de l’Ordre des médecins et de l’association Asalée, dévoile Vanessa Potacsek, médecin généraliste à la maison de sante de Saint-Andeol Le Château à Beauvallon, et présidente de la CPTS des Côteaux Rhodaniens. Nous nous sommes demandé ce qui pourrait être suffisamment attractif pour que les puissent assurer des prises en charge complexes dans les meilleures conditions d'accompagnement. L’idée était de proposer un suivi de médecine générale performant malgré le fait que nous soyons un ensemble de médecins solidaires."

"Le projet a été labellisé par le CNR Santé au printemps 2023", ce qui a permis d’obtenir les crédits d’amorçage en plus de l’apport de la CPTS. L’incubateur a ouvert ses portes quelques semaines plus tard, le 12 juin 2023. "Sa mise en place a nécessité plusieurs dérogations, notamment avec Asalée, l’Ordre des médecins et la CPAM, mais ce dispositif n’a jamais impliqué la moindre obligation pour les libéraux. Il a inclus tous les libéraux à la hauteur de ce qu’ils souhaitaient et pouvaient apporter."

 

L’infirmière Asalée et l’assistant médical, un rouage essentiel

"Au départ, les consultations de médecine générale n’étaient ouvertes que lorsque nous avions 2 médecins disponibles, un du territoire et un jeune médecin. Nous n’ouvrions donc pas tous les jours, indique Vanessa Potacsek. Cependant, même s’il n’y avait pas de médecins ces jours-ci, il y avait l’infirmière Asalée et l’assistante médicale qui récupéraient les résultats, les examens… le suivi était donc assuré, et nous savions également que les situations d’urgence étaient reroutées vers les autres structures du territoire." De plus, avec le système de rotation, le médecin présent le lundi n’était pas forcément le même que celui du mercredi... "Le binôme infirmière Asalée et assistante médicale a sécurisé les patients. Cela permettait d’assurer une présence ainsi qu’un relais des informations du patient, elles assuraient la continuité avec les médecins. Je pense que cela a favorisé les installations et les médecins qui sont ensuite retournés dans leur cabinet nous ont précisé qu’ils souhaitaient désormais travailler davantage avec une infirmière Asalée et une assistante médicale".

Si l’objectif était avant tout de permettre aux patients de retrouver un accès aux soins, la seconde ambition de l’incubateur était aussi "d’utiliser les forces vives du territoire" afin de relancer l’attractivité du territoire et donc, l’installation des médecins et des professionnels sur le territoire. "L’idée est de limiter le frein de l’isolement en se faisant épauler d’une équipe coordonnée avec une infirmière Asalée, une assistante médicale, des médecins volontaires souhaitant augmenter leur activité et apporter du soin tout en accompagnant l’arrivée de nouveaux médecins, jeunes ou non, et finalement, tous les professionnels de santé du territoire", poursuit la présidente de la CPTS.

 

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