Article publié dans Concours pluripro, mai 2022

Qu’est-ce qu’un dispositif d’appui à la coordination (DAC) ? "Des facilitateurs", lance Éliane Abraham, présidente du Collectif des dispositifs d’appui en Grand Est (Codage), créé en 2019, dès la publication de la loi du 24 juillet 2019, portant sur les dispositifs d’appui à la population et aux professionnels pour la coordination des parcours de santé complexes. Des facilitateurs "qui capitalisent sur les dispositifs existants afin de ne pas perdre en expertise", assure la médecin. Capitaliser notamment sur les compétences et les missions des réseaux de santé, des méthodes d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie (Maia), des plateformes territoriales d’appui (PTA), des coordinations territoriales d’appui (CTA) mises en place via le Paerpa, des centres locaux d’information et de coordination (Clic)... Car pour apporter une réponse aux problématiques de santé et de vie complexes rencontrées par les professionnels de santé, le DAC tire profit de l’ensemble des compétences des divers dispositifs déjà présents sur le territoire.

Si la région Grand Est ne dispose pas encore de DAC labellisé, "la démarche est lancée pour une labellisation avec l’ARS en décembre prochain", poursuit la médecin directrice de la PTA de la Métropole du Grand Nancy. En effet, si le regroupement de ces dispositifs doit prendre effet d’ici à juillet prochain, la région a obtenu une sorte de "dérogation" du ministère de la Santé, explique-t-elle, en raison de la crise sanitaire qui a touché le Grand Est de plein fouet, "retardant de nombreuses actions". Pour autant, Codage a été très actif pendant cette période, insiste Éliane Abraham : réunions hebdomadaires en visioconférence entre dispositifs d’appui, implication dans les cellules de crise en proximité et régionales, veille auprès des personnes fragiles "hors Covid", fabrication de 4 000 litres de solution hydroalcoolique, en lien avec le CNRS et la faculté de pharmacie de Nancy, distribués dans les cabinets libéraux et auprès des aides à domicile, "pour leur permettre de continuer à voir leurs patients", vaccination "aller vers"…

 

Du mille-feuilles au guichet unique

Assurer "la réponse globale aux demandes d’appui des professionnels" (accueil, analyse de la situation, orientation et mise en relation, accès aux ressources spécialisées, suivi et accompagnement renforcé, planification des prises en charge, en lien avec le médecin traitant), "contribuer, avec d’autres acteurs et de façon coordonnée à la réponse aux besoins des personnes et de leurs aidants", participer à la coordination territoriale… La dynamique de déploiement des DAC, lancée en juillet 2019, répond à ces trois missions, qui participent, plus largement, à l’évolution du système de santé. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de la Stratégie nationale de santé 2018-2022 : "simplifier et faire converger les dispositifs d’appui à la coordination territoriale (…) afin de les rendre plus lisibles et compréhensibles pour les professionnels de santé et les usagers".

Faciliter la prise en charge, renforcer l’articulation entre la ville et l’hôpital, éviter les ruptures dans le parcours de soins… Si jusqu’alors, les Maia, les PTA, les réseaux de santé et autres Clic remplissaient ces missions, "c’était un mille-feuilles absolu !", lance le Dr Benjamin Rimaud, médecin gériatre et coordonnateur de différentes structures. C’est ce manque de lisibilité de leurs actions respectives et d’articulation entre les équipes qui a motivé le législateur, à l’été 2013, à unifier ces dispositifs sous l’appellation de DAC. "On a voulu améliorer la lisibilité de ces dispositifs dont la fragmentation réduisait la lisibilité, précise la DGOS. Il s’agissait aussi de proposer une réponse dans tous les territoires, certains n’étant pas couverts par ces dispositifs."

 

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