Article publié dans Concours pluripro, novembre 2025
"Ensemble pour gérer la maladie au quotidien." Tel est le credo du Réseau rhumatismes inflammatoires pédiatriques (Resrip), un dispositif expert régional (DER) francilien destiné aux enfants et adolescents atteints de ces pathologies, présente sa directrice, Chrystelle Hascoët. Il existe plusieurs catégories de maladies rhumatismales inflammatoires : les maladies auto-immunes (arthrite juvénile idiopathique, connectivite, etc.), les maladies auto-inflammatoires (fièvres récurrentes monogéniques, syndrome de Marshall, Pfapa, ostéomyélite multifocale chronique récurrente, etc.), les vascularites, les uvéites idiopathiques, les granulomatoses. Toutes nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire et coordonnée. Et c’est là l’objet du Resrip.
À l’origine de ce projet, se souvient la directrice, un constat d’Isabelle Koné-Paut, cheffe du service rhumatologie et maladies inflammatoires pédiatriques à l’hôpital Bicêtre (AP-HP) : ses patients n’arrivaient pas à trouver en ville les professionnels dont ils avaient besoin et certains n’étaient pas très observants. "Quand elle les revoyait, rien n’était mis en place ou pas correctement, ce qui n’aidait pas à la rémission", décrit Christelle Hascoët. Pour y remédier, "elle a eu l’idée de créer un réseau de santé" régional, au sens de l’article L6321-1 du code de la santé publique, qui voit le jour en 2012. Devenu DER, ce réseau vient en soutien des patients, de leur famille et des professionnels.
Ces patients franciliens – le plus souvent suivis en rhumatologie pédiatrique dans les centres de référence ou les centres de compétence* – peuvent être intégrés dans le réseau "jusqu’à l’âge de 18 ans inclus". Le patient peut en faire directement la demande, explique Chrystelle Hascoët, mais l’équipe du Resrip "se rapprochera du médecin référent hospitalier pour demander l’autorisation" et pour "s’assurer du diagnostic". Mais en général, "ce sont les médecins hospitaliers qui nous envoient les patients quand ils se rendent compte qu’ils ont besoin d’aide". Ils informent les patients et leur famille de "l’existence du Resrip" (gratuit pour les patients), demandent leur autorisation pour une prise en charge et, une fois l’accord obtenu, "déclenchent l’inclusion". "Il y a des critères, souligne la directrice. On ne prend que des patients complexes."
Le médecin envoie ensuite au Resrip "les informations sur le patient" et, deux jours plus tard, l’équipe du réseau contacte le patient pour fixer un rendez-vous avec l’une des trois infirmières coordinatrices. L’entretien a lieu "à domicile" et "dure environ deux heures", ce qui permet "de se rendre compte de la réalité", de prendre connaissance des problématiques et des besoins du patient et de mettre en place des actions. Celles-ci constituent son "parcours personnalisé de santé".