Article publié dans Concours pluripro, mai 2025
 

L’idée de départ repose "sur trois constats", ex­plique Patrice Halimi, chirurgien orthopé­diste, pédiatre à Aix-en-Provence et fondateur du Pôle d’orthopédie et de traumatologie de l’enfant (Pote) : "Le premier, une évidence, c’est que la chirur­gie/orthopédie pédiatrique est une spécialité à part entière. Nos enfants méritent des professionnels spécialisés. Le deu­xième, c’est que l’errance médicale est une perte de chance pour l’enfant et une difficulté pour sa famille. Et, enfin, il est évident qu’en équipe, on est toujours plus fort." Autour de la table se retrouvent donc "des personnes détenant différentes compé­tences", poursuit-il, dont notamment "un médecin du sport, orthoprothésiste (plateau technique de la clinique de l’Étoile à Aix-en-Provence) qui réalise les échographies et radiographies, le bloc opératoire de l’Hôpital privé de Provence, les services des urgences, et une infirmière de coordination qui organise le par­cours de soin et fait le lien".

Comment dépister une scoliose et que faire une fois le diagnostic posé ? Où trouver une consultation spécialisée pour un enfant qui se fracture le fémur ? Quelle remise au sport envisager après un traumatisme ? Autant de ques­tions auxquelles répond le Pote depuis sa mise en fonction­nement il y a un an.

 

Une réponse au plus près du territoire

Ce dispositif est déployé dans les Bouches-du-Rhône, à l’exception de Marseille, où une réponse existe déjà avec l’hôpital de La Timone-Hôpital Nord (AP-HM) et l’hôpital Saint-Joseph. Il comporte deux volets : la prise en charge de la scoliose, maladie évolutive qui concerne 2 à 5 % des adolescents, et la prise en charge de la trau­matologie pédiatrique, qui survient lors d’une pratique sportive ou pendant les activités quotidiennes de la vie de l’enfant (marcher, courir, jouer…).

Guillaume Battesti (chirurgien orthopédiste), Patrice Halimi (fondateur du Pote), Anthony Boyer (médecin du sport) et Shirley Bresciani, infirmière coordinatrice du Pote
Crédit photo : Pote 

"Nous ne sommes pas un service d’urgence, nous sommes sur du second recours, souligne Shirley Bresciani, infirmière de coordination du Pote, assistante de chirurgie, et infirmière libérale, membre de la CPTS Initiatives Santé*. Dès le départ, nous avons travaillé sur ce fossé qui existe entre la médecine de ville et l’accès au milieu hospitalier aux spécialistes. Le but est de faire le lien et le tampon entre les deux. Mon rôle est donc de mettre en place cette coordination. Il est important de mention­ner que la personne qui donne l’alerte n’est pas forcément un médecin généraliste, cela peut être une infirmière scolaire au coeur du dépistage, un kinésithérapeute ou un coach de club sportif… L’objectif est vraiment qu’une fois la radio réalisée, en fonction du degré de déformation indiqué, chacun peut me solliciter pour demander un rendez-vous en urgence. Cela aide à quantifier l’urgence, à la positionner et à faire que les parents ne prennent pas un rendez-vous sur Doctolib avec un délai d’attente de six mois minimum. Je suis là pour orienter vers le parcours de soin adapté."

 

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