Article publié dans Concours pluripro, septembre 2021

Rapport d’un groupe d’études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 1988 : "Les conditions les plus favorables au succès des formations pluriprofessionnelles ont été déterminées par l’expérience. Mais il n’est pas indispensable d’attendre que toutes les conditions souhaitables soient réunies avant d’adopter cette technique d’enseignement. Pour que la formation pluriprofessionnelle atteigne ses objectifs, il faut que les étudiants en arrivent à considérer le recours aux équipes de soins de santé primaires comme la façon normale d’assurer des services de santé à la communauté et non comme l’exception. Au cours de leurs études (y compris la formation continue et la formation en cours d’emploi), les membres de l’équipe doivent avoir suffisamment d’occasions d’acquérir la capacité de comprendre la nature de la santé, de déterminer les problèmes sanitaires de leur communauté et d’en établir les causes probables, et d’analyser et d’évaluer le rôle du service de santé face à ces problèmes."
En se penchant sur la formation pluriprofessionnelle du personnel de santé, à travers notamment le travail en équipe, ce rapport – vieux de trente ans et sans "cas pratique" d’équipes de soins primaires, de maisons ou centres de santé pluriprofessionnels et autres communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) – posait déjà, à l’époque, la question, et les jalons, du travail coordonné et collectif.

 

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Désormais, "c’est un état de fait : la société évolue, et le décloisonnement des professionnels de santé, longtemps habitués à travailler chacun de leur côté, se met en place, indique le Dr Paul Frappé, médecin généraliste à Saint-Étienne et président du Collège de médecine générale. Toutes les formes sont possibles. Ils ne doivent pas nécessairement être tous sous le même toit. Néanmoins, ils ne peuvent plus s’ignorer. Cela fait partie de leur rôle d’assurer cette coordination, cette cohérence des discours dans la prise en charge des patients". Un discours commun qui, pour se construire, passe notamment par une acculturation, les uns aux autres, via une interaction précoce. Or la formation en silo dispensée aux étudiants en santé, qui était encore la règle récemment, n’est pas facilitatrice. "En formation initiale, l’intérêt majeur est d’entrer d’emblée dans l’univers de la pluriprofessionnalité et de l’exercice coordonné en soins primaires, estime le Dr Béatrice Allard-Coualan, généraliste à la MSP de la Vaunoise, à Pleumeleuc (Bretagne). Cette approche peut avoir un impact positif sur le lien entre la ville et l’hôpital afin de permettre aux futurs professionnels d’apprendre à travailler ensemble pour accompagner leurs patients, renforcer et développer leurs connaissances sur les dispositifs existants et les aider à s’organiser sur le territoire."
 

La société évolue, et le décloisonnement des professionnels se met en place
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