"Lorsque nous avons pris connaissance de la possibilité de créer une équipe de soins spécialisés (ESS) afin de travailler en coordination, nous avons tout de suite souhaité nous impliquer !", lance Eric Senbel, médecin rhumatologue, président de l’ESS rhumatologie du Littoral et membre du groupe de travail sur l’exercice coordonné au sein de l’URPS médecins Provence-Alpes-Côte d’Azur. Bien que datant de la loi de 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, le dispositif d’ESS ne détient pas, pour l’heure, de cadre réglementaire précis. "Il s’agit d’un échelon d’organisation entre spécialités, hors médecins généralistes, précise Eric Senbel. En revanche, nous nous devons de travailler en collaboration avec eux."

Une solution qui a séduit les rhumatologues des Bouches-du-Rhône, notamment parce que les spécialistes du second recours "ne se sentent pas toujours concernés par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et ils sont peu nombreux à être présents au sein des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP)", pointe le rhumatologue qui reste convaincu que "l’exercice coordonné à l’échelon du second recours, pour des spécialités difficiles d’accès comme la nôtre, est pourtant nécessaire." En effet, la rhumatologie est concernée par la problématique de désertification médicale, avec des prises de rendez-vous s’étalant entre trois et six mois en fonction des territoires.  

Fluidifier les parcours patients

L’ESS rhumatologie du Littoral, qui rassemble à ce jour 35 rhumatologues ainsi que 5 établissements hospitaliers (deux publics et trois établissement de santé privé d'intérêt collectif) sous un statut associatif loi 1901, a pour objectif de proposer à des patients, via leur médecin traitant, un rendez-vous rapide avec un spécialiste. "Nous avons demandé aux rhumatologues de l’ESS de libérer en moyenne deux créneaux par mois dans leur agenda afin de proposer des rendez-vous à moins de 15 jours, en sachant que certains en libèrent deux par semaine", précise son président. Ainsi, lorsqu’un médecin généraliste reçoit en consultation un patient pour lequel il estime qu’une consultation urgente chez un rhumatologue est nécessaire, il peut solliciter l’ESS par téléphone ou la solliciter par l’intermédiaire de la coordinatrice de sa structure.
 

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Au bout du fil, Véronique Pipart, coordinatrice de l’ESS, s’assure de l’éligibilité des patients. "Les rhumatologues ont défini des cas précis pour lesquels les rendez-vous peuvent être pris sur les créneaux urgents à savoir l’ostéoporose et les rhumatismes inflammatoires chroniques", explique-t-elle. Le filtrage reste strict pour le moment. "Les rhumatologues sont vraiment satisfaits de la création de l’ESS car eux-mêmes le disent : en raison des délais pour les prises de rendez-vous, il leur est souvent difficile d’identifier les patients à voir plus rapidement", rapporte Eric Senbel.

Les liens avec les structures hospitalières permettent également de prévoir des hospitalisations urgentes si nécessaire. Véronique Pipart a d’ailleurs instauré des systèmes de communication avec des personnes ressources au sein des hôpitaux, notamment des interfaces de logiciel pour faciliter les hospitalisations. "Nous souhaiterions signer une convention avec ces structures, afin de définir l’apport des deux parties, fait savoir Eric Senbel. Et nous voudrions faire de même avec les CPTS."

 

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