"Nous sommes partis d’un besoin du territoire car les professionnels de santé de premier recours du sud des Landes et du Pays basque ne disposaient pas d’un centre-expert en plaies et cicatrisation sur lequel s’appuyer", retrace Roman Senamaud, médecin angiologue à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Et s'il existaient des consultations, il n'y avait pas de dispositif de coordination. "Il était donc compliqué pour les soignants d’identifier facilement le bon interlocuteur pour chaque motif, et cette situation avait logiquement des répercussions sur les parcours de soins des patients", poursuit-il.

C’est ainsi que l’idée d’un réseau organisé de professionnels référents est née. Baptisée "Plaietile" (Télémédecine et intervention locale d’experts), cette équipe de soins spécialisés (ESS) est opérationnelle depuis mars 2022 dans les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques et est portée par Roman Senamaud et Emmanuel Plat, un second médecin vasculaire. "Dans cette équipe de première ligne, nous sommes cinq médecins et six infirmières experts, et nous nous inscrivons dans le cadre du protocole national de coopération pour la prise en charge des plaies complexes", explique-t-il.

Un centre de coordination a ouvert à Bayonne, où deux infirmières de coordination (pour un équivalent temps-plein) assurent la réception des requêtes et l’aide à l’organisation des parcours de soins. Les requérants peuvent les contacter par téléphone ou via la plateforme Omnidoc, et seront adressés au sein du réseau dans les deux jours ouvrés, en fonction de leur secteur géographique et de la situation présentée.

Elaborer les parcours avec les CPTS

Après cette première télé-expertise, une intervention de l’expert est organisée, le plus souvent sous forme de téléconsultation assistée, en présence de l’infirmière. "Nous pouvons également recevoir les patients directement dans nos cabinets", précise Roman Senamaud. Un réseau de praticiens de deuxième ligne, spécialisés dans les différentes pathologies connexes aux plaies complexes (diabétologie, infectiologie, chirurgie vasculaire) peut également être mobilisé dans un court délai, en fonction des situations médicales. "L’appui à la coordination du parcours de soin ne s’arrête pas à cette mise en relation : nous assurons aussi un suivi à distance de la cicatrisation, grâce à l’outil Paaco-Globule mis en place par l’ARS Nouvelle-Aquitaine", ajoute le médecin.

Encore récente, l’ESS Plaietile poursuit son déploiement sur son territoire, notamment en développant des partenariats avec des CPTS. "Il s’agit de formaliser l’adressage par les professionnels appartenant aux CPTS signataires, mais nous cherchons aussi à intégrer au maximum leurs acteurs dans les parcours de soins que nous élaborons ensemble, en nous appuyant par exemple sur les infirmières titulaires d'un DU en plaies et cicatrisation." Des actions de communication et de formation peuvent également être mises en oeuvre. Deux maisons de santé, et prochainement une troisième, ont signé des partenariats similaires avec le dispositif.

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