Article publié dans Concours pluripro, octobre 2021, p. 21

En raison du développement des pathologies chroniques, les professionnels de santé adaptent progressivement leur pratique pour introduire davantage de promotion de la santé, afin de limiter les complications de ces pathologies, mais aussi de prévenir leur apparition chez des personnes à risque. La politique de santé accompagne et encourage ce virage, en particulier depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009 qui inscrit la prévention et la promotion de la santé comme l’un des quatre axes de la stratégie globale de modernisation du système de santé. Pour les équipes coordonnées, le volet "prévention" apparaît dans les missions des centres et des maisons de santé. Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) peuvent également choisir d’orienter leur projet autour de cet axe.

Sur le terrain, l’organisation de journées de prévention est l’un des axes privilégiés par les équipes. Ainsi, le centre de santé mutualiste René Laborie, à Paris, rassemble quelque 150 professionnels, médecins généralistes, spécialistes, dentistes et paramédicaux. "Nous organisons douze journées par an, en lien avec les thématiques portées nationalement : tabac, sommeil, nutrition, cancer de la peau… A chaque fois, un spécialiste donne une conférence, puis des ateliers et des dépistages sont organisés sur place par notre équipe paramédicale", détaille Chantal Richard, responsable de service. En parallèle, le centre propose aussi des check-up personnalisés, adaptés aux facteurs de risques spécifiques des métiers de l’audiovisuel, de la presse et du spectacle, pour qui la structure a été créée. Le succès de ces opérations semble confirmer l’attente, de la part des citoyens comme des acteurs de la santé, de voir la prévention devenir un réflexe dans le parcours de santé. D’autres structures se créent d’ailleurs uniquement dans ce but, que ce soit autour d’une population ciblée (comme les services universitaires de promotion de la santé, par exemple), ou autour d’une thématique de santé précise (diabète, cancers, etc.). Ce virage dans la pratique professionnelle est encore confirmé par la création, en janvier 2021, d’un DU de chargé(e) de prévention en santé par l’Université de Bretagne occidentale (UBO) à Brest, en partenariat avec la fondation Ramsay Santé. "Le métier de chargé de prévention n’existe pas encore, mais nous répondons à une véritable attente en formant les soignants à la fois sur des thématiques de santé et sur des méthodes de gestion de projet, résume Catherine Bouget, la coordinatrice. Notre première promotion rassemble aussi bien des infirmiers que des médecins, une pharmacienne, un kinésithérapeute, etc."

 

Le métier de chargé de prévention n’existe pas encore, mais nous répondons à une véritable attente
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