Il faut changer de méthode. Invitée à débattre avec quelques représentants du Think tank "Économie santé", la ministre chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé a répété la nécessité de "changer notre paradigme". Parce que "les décisions unilatérales décidées du 14 avenue Duquesne et qui s’appliquent partout de façon identique en France, ça ne marche pas, ça ne marche plus, ça ne peut plus marcher", a ainsi lancé Agnès Firmin Le Bodo, convaincue que "travailler ensemble, c’est une absolue nécessité mais [que] ça ne se décrète pas, ça se travaille…"

Rappelant les trois derniers projets de loi de santé qui "disent tous globalement la même chose, avec des mots parfois différents et des [quelques] avancées", la ministre veut pousser les professionnels de santé "à changer de paradigme" : "On parle de lien ville-hôpital, public-privé, des relations entre les professionnels, des difficultés entre l’administration et les professionnels, entre l’administration et les élus, le lien entre l’État et les collectivités… En fait, on parle de binôme et du lien qui se fait ou qui ne se fait pas. Et ce lien, s’il se fait, se fait à chaque fois dans la contrainte, l’adversité ou l’obligation. Aujourd’hui, il ne faut plus s’organiser en binômes [qui se regardent] en chien de faïence." D’où sa proposition de créer, dès le mois de septembre, des "groupes santé territoire" pour "mettre en même temps dans une instance – où on travaille ensemble tout le temps, et pas seulement quand on en a besoin ou pendant une crise sanitaire – le public, le privé, le médicosocial, les collectivités territoriales et la ville". Une sorte de "pacte territorial" qui rejoint les recommandations du Think tank d’une "nouvelle méthode pour trans former le système de santé : globale, impliquant et responsabilisant tous les acteurs simultanément sur chaque territoire avec un financement dédié et marquant une rupture". (voir ci-dessous)

Déja, se mettre d’accord sur les mots…

Déjà le 6 janvier 2023, le Président de la République avait insisté sur ce "pacte" territorial pour "sortir du cloisonnement ville-hôpital, mais surtout récompenser aussi tous ceux qui sont dans cette stratégie de coopération", rappelait alors Emmanuel Macron. Pour la ministre chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, ce "pacte" s’exprime dans les CNR santé qui ont montré "que les solutions venaient des territoires, que les professionnels de santé et les élus n’avaient pas forcément l’habitude discuter entre eux et qu’ils en avaient besoin, que les professionnels découvraient qu’il existait, à vingt kilomètres, des dispositifs qui les intéressaient dans leur exercice, que les élus découvraient ce qui se faisait sur leur territoire…", a-t-elle précisé : "Tout ça n’est plus possible !"

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