Article publié dans Concours pluripro, avril 2024
 

Il était une fois une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) qui fonctionnait bien : la CPTS Sud Valence, créée en 2018. "On avait été très pragmatique sur le choix du nom", plaisante Julien Alloin, son président. Après trois années d’existence, de projets et d’actions, l’équipe est sollicitée par la CPAM et l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes "dans le cadre du plan 100 % CPTS, parce qu’il y avait une zone blanche en périphérie de notre territoire", explique l’infirmier et que dans celle-ci, personne n’était en mesure de créer une CPTS. Certes, "il y avait des acteurs extrêmement pertinents, extrêmement brillants", développe-t-il, mais comme ceux-ci s’impliquaient déjà dans de multiples actions de terrain, il leur était difficile de porter, en plus, un projet de CPTS. Et puis, de toute façon, même si une telle organisation avait été montée sur ce territoire de plaines, faiblement peuplée, elle aurait très bien pu ne pas être validée. Car dans la logique exposée par les pouvoirs publics, rapporte Julien Alloin, la taille 1 doit être "réservée à des contextes un peu particuliers, comme les zones de montagne, moins densément peuplées", tandis que pour les territoires de plaines, "il faut une CPTS de taille un peu plus importante".

 


Deux facteurs qui ont conduit les réflexions vers un projet de fusion des territoires, sous l’égide d’une CPTS élargie. Après une première réunion d’information sur le territoire de Crest – la plus grande ville du secteur –, 56 professionnels de santé cosignent une lettre de demande officielle de rattachement à la CPTS. Une lettre approuvée par le conseil d’administration de la CPTS Sud Valence, avant de discuter d’une fusion avec les pouvoirs publics. Quelques mois plus tard, le 9 octobre 2023, la nouvelle CPTS était née.
 

"Une fusion, pas une annexion"

Et pour matérialiser cette transformation, la CPTS a envisagé un changement de nom. "C’est une fusion, ce n’est pas une annexion. La CPTS Sud Valence ne vient pas planter son drapeau, on recherche plutôt un processus collaboratif où les deux parties auraient des choses à gagner, à apprendre l’une de l’autre", précise le président de la CPTS. De plus, le territoire de Crest n’étant pas au sud de Valence, "ça faisait sens de changer le nom". Plusieurs options s’offrent alors aux équipes. "On avait pensé à quelque chose de territorial : la CPTS coeur de Drôme, par exemple. Mais on s’est rendu compte que la notion de “coeur de” avait été souvent reprise dans les noms de CPTS." L’association penche alors pour un nom plus axé sur les professionnels de santé, comme "Lien de santé", ou "Pro Drôme Santé", pour le jeu de mots avec
« prodrome », un symptôme avant-coureur d’une maladie. Finalement, un nom a fait consensus : la "CPTS Plaines de santé entre Rhône et Drôme". D’abord par rapport aux territoires "vallonnés" que couvre la nouvelle CPTS, mais aussi parce que les deux territoires sont coupés par ces deux cours d’eau. Enfin, "ça permettait aussi de faire un jeu de mots avec “être en pleine santé”. D’ailleurs, on nous demande souvent si c’est “pleine” ou “plaine” de santé", s’amuse l’infirmier.
 

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