Elle prévient d’emblée : l’histoire de la CPTS "est assez basique". Mais quand on déroule le fil de ses dix mois d’existence, comme le raconte Emmanuelle Dejonghe, sa coordi­natrice, il se dessine rapidement une certaine logique et une forme d’harmonie, notam­ment entre les trois CPTS des environs (Pays de la Loire) – la CPTS Erdre et Cens, la CPTS Erdre et Canal et la CPTS Sèvre et Loire – qui se partagent les bords de plusieurs cours d’eau. En témoigne d’ailleurs le logo de la CPTS Erdre et Cens, créé par le conjoint d’un infirmier libéral, membre du comité d’ad­ministration, qui rappelle cette omniprésence de l’eau…

"Le choix du nom de la CPTS Erdre et Cens a été orienté da­vantage par la géographie, et notamment par les cours d’eau qui la bordent, car Nantes en compte plusieurs, explique ainsi Emmanuelle Dejonghe. De l’autre côté, il y a la CPTS Erdre et Canal, car il y a le canal de Nantes à Brest, et celle plus au sud, la CPTS Sèvre et Loire, car il y a à côté la Sèvre et la Loire… Les trois CPTS portent des noms de cours d’eau. Et pour les habi­tants, c’est important, parce que ça raconte par exemple le Cens, ce joli petit cours d’eau qui permet de belles balades. Ou encore l’Erdre que les gens remontent pour visiter les châteaux, les belles propriétés…" Si les trois CPTS sont « nées à peu près en même temps » et que toutes ont opté pour cette thématique de l’eau "sans même se consulter", c’est un joli hasard, sourit la coordinatrice.

 

Remettre en mouvement

 

Constituée de professionnels de santé qui souhaitent "améliorer la prise en charge de la population de leur territoire, en renforçant la coordination interprofessionnelle", la CPTS Erdre et Cens regroupe les com­munes d’Orvault, La Chapellesur- Erdre et Sautron. Soit un territoire de 54 000 habitants "pas très éten­du" qui compte plus de 10 600 per­sonnes prises en charge sur le long terme pour une pathologie chro­nique et plus de 1 100 personnes en ALD, un territoire dont la popula­tion est particulièrement confron­tée aux maladies cardiovasculaires (3 380 patients pris en charge), aux cancers (2 570) ou encore aux maladies respiratoires (2 370), note le rapport 2021 de l’observatoire régional de la santé des Pays de la Loire*. Concernant l’offre de soins et d’accompagnement, le territoire de la CPTS compte 56 médecins généralistes (13 ont plus de 60 ans), 70 masseurs-kinésithérapeutes ou encore 48 infirmières libérales…

Si l’accès au médecin traitant est un axe fort du projet de santé, la CPTS souhaite également développer l’activité physique sur son territoire "un peu vallonné, avec la présence de plusieurs cours d’eau", et no­tamment des sections sport-santé, avec l’appui des asso­ciations de marche pour "inciter les gens qui ne profitent pas assez de ce beau territoire proche de la nature et les remettre en mouvement". La CPTS rencontre d’ailleurs en ce sens les associations du territoire.

Participation aux Journées interrégionales des coordi­nateurs de CPTS de l’Ouest, mobilisation lors de "Mois sans tabac", soutien à la Semaine nationale de la dénu­trition 2023, organisation d’un espace game sur la sécu­risation des données numériques… Autant d’événements que porte la CPTS Erdre et Cens depuis son lancement. Arrivée en septembre dernier comme coordinatrice, Em­manuelle Dejonghe souhaite aujourd’hui étoffer l’équipe projet "qui participe aux groupes de travail et aux diverses actions sur le terrain" et créer des moments "plus convi­viaux et légers" pour fédérer les professionnels de santé. "C’est important pour mobiliser des soignants qui ont peu de disponibilités… et qui en ont de moins en moins !"

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